Construction du CHUM en PPP : il faut mettre fin à cette saga, dit la FSSS

La saga entourant la construction du futur CHUM en partenariat public-privé se poursuit de plus belle. Après les nombreux retards et la hausse fulgurante des coûts, voilà qu’un des deux consortiums en lice pour obtenir le lucratif contrat de 2,089 milliards de dollars, le groupe Accès santé CHUM, a été disqualifié en raison de difficultés financières, selon ce qu’a révélé Le Devoir hier.

^[1]Pour Francine Lévesque, présidente de la FSSS, « Voilà une preuve supplémentaire que le mode partenariat public-privé est complètement inapproprié pour un centre hospitalier universitaire. Va-t-il falloir attendre que le consortium restant fasse faillite avant que le gouvernement bouge? C’est scandaleux de voir comment il s’entête dans ce dossier-là! ».

Québec a toujours fait valoir que la « concurrence » était un atout essentiel pour obtenir le meilleur coût pour la conception et la construction du CHUM. Or, en demeurant seul dans la course, le consortium CHUM Collectif, formé d’entreprises étrangères, vient d’enlever au gouvernement son principal argument en faveur du mode PPP.

« Il est encore temps pour le gouvernement de mettre fin à cette saga d’un CHUM en PPP et de choisir le mode traditionnel qui, lui, a fait depuis longtemps ses preuves », dit Francine Lévesque.

Comme d’autres, la FSSS et la CSN ont maintes fois dénoncé la décision de Québec d’aller de l’avant avec les PPP en dépit des critiques émises, notamment, par le Vérificateur général. Ce dernier a sérieusement mis en cause la pertinence de construire le CHUM en PPP, les coûts du mode traditionnel ayant été gonflés et les désavantages du mode PPP tout simplement ignorés. Devant ces dénonciations, le gouvernement a dévoilé en décembre dernier les conclusions d’un groupe d’experts  » indépendant  » confirmant apparemment les économies réalisées avec le mode PPP. Toutefois, l’étude n’a jamais été rendue publique.

Alors qu’il devait ouvrir en 2006 au coût de 850 millions, le futur CHUM devrait entrer en fonction en 2019 au coût estimé de 2,089 milliards, une hausse de 146 %.

Pour en savoir plus :

• Le CHUM «final» 166 % plus cher que l’original (La Presse, 28-02-2011) ^[2]
• Le projet de CHUM échappe à l’expertise québécoise (Le Devoir, 23-02-2011) ^[3]
• Libre opinion – Un CHUM par défaut (Le Devoir, 23-02-2011) ^[4]
• Nouveau CHUM : plus qu’un seul consortium en lice (La Presse, 23-02-2011) ^[5]
• CHUM : un consortium l’emporte par défaut (Le Devoir, 22-02-2011)  ^[6]
• PPP sous surveillance (Vigile.net) ^[7]

Source : FSSS