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Sit-in devant le bureau du ministre Lacombe

10 décembre 2020

Des employé-es du réseau de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux font sit-in depuis 8 h 30 ce matin, devant le bureau du ministre responsable de la région de l’Outaouais Mathieu Lacombe, dans le secteur de Buckingham. Les services publics vivent une crise sans précédent et le personnel fait face à une dégradation de leurs conditions de travail. De plus, l’Outaouais vit quotidiennement l’exode des travailleuses et des travailleurs du secteur public. Malgré tout, le gouvernement refuse toujours de mettre les ressources nécessaires afin de rebâtir les réseaux publics. Alors que le premier ministre François Legault ne cesse de faire des déclarations sur la négociation du secteur public, nous ne pouvons que constater que depuis les huit derniers mois les vis-à-vis patronaux aux tables de négociation n’ont toujours pas en main les marges financières pour mettre en place les solutions nécessaires. « Nous sommes ici aujourd’hui pour dire au ministre responsable de la région de l’Outaouais de prendre ses responsabilités et d’intervenir auprès du premier ministre et du Conseil du trésor afin que les ressources financières soient au rendez-vous. La volonté de négocier que le premier ministre François Legault a exprimée dans ses points de presse au cours des derniers mois ne doit pas être une simple façade; elle doit se traduire par des investissements importants », affirme Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais-CSN (CCSNO).

Les militantes et les militants qui déploient cette action depuis 8 h 30 ce matin, à l’extérieur des bureaux du ministre Mathieu Lacombe dans le secteur de Buckingham, se font aujourd’hui les porte-parole de toutes celles et de tous ceux qui soutiennent la population au coeur de cette crise; une crise qui, par ailleurs, existait déjà dans les réseaux publics bien avant la pandémie. « Pour qu’il n’y ait plus de pénurie de personnel dans nos réseaux, il faudra plus que des mercis en point de presse. Il doit y avoir de meilleures conditions de travail et de pratique et, pour y arriver, il faut s’attaquer sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute Alfonso Ibarra Ramirez.

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, il est impératif que le gouvernement actuel fasse les choix qui s’imposent et donne un réel coup de barre pour relever les réseaux. « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre ». Il souligne que la raison principale invoquée par le gouvernement
pour justifier les mesures de confinement actuelles, c’est justement la capacité affaiblie de réponse du système de santé, grandement hypothéqué par les compressions et les mesures d’austérité des dernières décennies. « M. Legault l’a dit à maintes reprises : nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Je pense notamment aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées ainsi que des suivis qui tardent. Je pense au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Je pense aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela entraîne sur notre économie. »
D’ailleurs, nous prenons acte également de la lettre du maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, le 18 novembre dernier, qui souligne les décennies de négligence en matière d’investissement en santé, et l’injustice que l’Outaouais vit encore en conséquence de la fragilité du réseau de la santé en Outaouais, mentionne Alfonso Ibarra Ramirez, président du CCSNO.

Il est maintenant on ne peut plus clair pour la CSN que la situation du Québec serait tout autre avec des services publics solides, soutenus adéquatement par l’État. « Personne ne veut repasser à travers ce qu’on vit aujourd’hui. Le gouvernement doit agir dans le meilleur intérêt de la population en répondant aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux afin qu’elles et ils puissent soigner, instruire et accompagner décemment les Québécoises et les Québécois au quotidien », conclut Jacques Létourneau, président de la CSN.


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