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    • 27 MAR 18
    Pour la FSSS-CSN, rien de sérieux pour régler les problèmes dans le budget du Québec 2018

    Pour la FSSS-CSN, le budget du Québec 2018 ne livre pas la marchandise. En santé et services sociaux, le gouvernement Couillard arrive de peine et de misère à offrir une pause à l’austérité seulement pour l’année électorale, pour mieux nous replonger dans l’austérité permanente dès l’an prochain. Dans les services de garde, le gouvernement s’entête à favoriser les garderies privées au détriment de la qualité des services aux enfants.

    Pour la FSSS-CSN, le dernier budget du gouvernement Couillard n’apporte aucune mesure structurante pour régler les problèmes vécus par la population et le personnel du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.

    Santé et services sociaux : un manque d’ambition pour le personnel et les patient-es

    • Dans une étude parue récemment, nous chiffrons le manque à gagner dans le financement des établissements du réseau entre 5 et 7 milliards de dollars seulement pour les quatre dernières années. Avec une croissance des investissements de 4,6 % en santé et services sociaux en 2018-2019, le gouvernement fait le choix de ne pas réparer les dégâts des dernières années. Cette pause de l’austérité n’est que momentanée, puisqu’il prévoit nous ramener dans un scénario d’austérité permanente avec un taux de croissance de seulement 4 % pour les années suivantes. Rappelons qu’un tel taux de croissance ne permet pas de tenir compte du vieillissement et de la croissance de la population, ni de la priorité d’améliorer l’accès aux services.
    • Tout porte de plus à croire que les hausses de rémunération consenties aux médecins continueront de peser lourd sur le financement des établissements du réseau. Loin d’être contrôlée, la rémunération des médecins continue de prendre une part disproportionnée sur les investissements en santé, ce qui aura pour conséquence de maintenir la pression sur le personnel et les patientes et patients.
    • Alors que le Québec cumule un retard important dans l’offre de soins à domicile, le budget 2018 rate à nouveau le bateau. L’IRIS évaluait à 4 milliards de dollars les ajouts nécessaires pour faire le tournant nécessaire vers les soins à domicile, ce qui est bien loin des montants du budget.
    • Les services sociaux continuent d’être boudés par le gouvernement Couillard. Les crédits affectés aux programmes pour les jeunes en difficulté et pour la santé mentale sont majorés de moins de 2 %. Il faut donc s’attendre à voir de nouvelles coupes de services dans ces secteurs clés.

    « Ce budget lance un message sans ambiguïté. Le gouvernement Couillard baisse les bras. Il refuse d’agir en profondeur pour régler les problèmes du réseau. Non seulement, il ne fait rien pour atténuer les effets de la réforme Barrette, il nous propose maintenant un horizon d’austérité permanente, notamment en raison des baisses d’impôts. S’il avait vraiment voulu s’attaquer à l’épuisement du personnel, il aurait fallu qu’il agisse sur la rémunération médicale, sur le médicament et qu’il investisse davantage pour réparer les dégâts qu’il a causés depuis 2014. Ce que le gouvernement Couillard nous propose avec les élections qui approchent, c’est de laisser le personnel en surcharge constante », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

    Services de garde éducatifs : l’entêtement libéral se poursuit

    Avec une hausse de financement du budget des services de garde subventionnés de 3,9 %, le budget 2018 ne permettra pas de réparer les pots cassés dans le domaine des services de garde éducatifs, ni de soulager l’alourdissement du personnel et de combler le manque de places pour les familles. De plus, le gouvernement continue de tout faire pour favoriser le développement de garderies privées au détriment du réseau des CPE et des services de garde en milieu familial régis.

    « Derrière le prétexte du libre choix, le gouvernement favorise le développement des garderies privées. Il fait le choix de la marchandisation des services de garde au détriment de la qualité des services à nos enfants », lance Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN.