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    • 14 SEP 19
    Tous en fête pour 4 ans c’pas grand !

    Aujourd’hui, la CSN et ses syndicats affiliés spécialistes de la petite enfance, regroupant les CPE et les RSG de l’Outaouais, participent à un rassemblement sous le thème Familles en fête au Centre Asticou à Gatineau.

    La CSN accueille favorablement la volonté du gouvernement d’investir davantage pour nos enfants de quatre ans, mais souhaite qu’il le fasse aussi pour l’ensemble de la petite enfance. Le réseau des services éducatifs à l’enfance a été conçu pour les enfants de 0 à 5 ans et il a fait ses preuves pour bien préparer les enfants à la maternelle 5 ans. Il n’est pas judicieux d’offrir des maternelles 4 ans mur à mur. La centrale demande plutôt la gratuité des services de garde éducatifs pour les familles à faible revenu ainsi que pour tous les enfants de quatre ans.

    « Pourquoi dépenser près de deux milliards de dollars en béton, alors que les mesures les plus urgentes seraient de réinvestir dans le réseau de l’éducation et de la petite enfance et de rendre disponibles les services éducatifs et les professionnels-les nécessaires pour les enfants plus vulnérables », ajoute Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO), qui rappelle que les coupes dans le réseau scolaire et dans celui de la santé et des services sociaux ont rendu l’accès à ces spécialistes très difficile, même dans les écoles.

    Ratio avantageux

    Une autre raison de privilégier les services de garde éducatifs pour la petite enfance à l’école, c’est le ratio adulte-enfants. « Limiter le nombre d’enfants par éducatrice est primordial pour la qualité des interactions. », soutient Julie Legault, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN). Ce dernier permet un ratio adulte-enfants avantageux (1 pour 6 ou 1 pour 10 au maximum).

    Diagnostic avant 4 ans

    En plus du ratio plus avantageux, les services de garde éducatifs permettent un diagnostic plus précoce des troubles de l’apprentissage, bien avant quatre ans. Plusieurs diagnostics importants peuvent se faire à 18 mois avec un accès au spécialiste approprié.

    Formation adaptée

    En ce qui concerne la formation, rappelons qu’une majorité d’éducatrices des services de garde ont suivi une formation entièrement axée sur les enfants de 0-5 ans, tandis que les enseignantes et enseignants détiennent une formation adaptée pour les 5 à 12 ans et non sur les besoins des tout-petits. Ces derniers ne sont pas aussi bien préparés pour l’apprentissage par le jeu.

    Que veulent les parents ?

    Un récent sondage Léger montre que les parents préfèrent les services de garde éducatifs à la maternelle 4 ans. Le seul obstacle est le manque de places en CPE et chez les responsables en services de garde régis et subventionnés. L’argent prévu pour les maternelles 4 ans pourrait cependant résoudre ce dernier problème tout en permettant l’embauche de plus de professionnels-les. Par ailleurs, rien ne permet de croire que les 20 % d’enfants qui, pour le moment, échappent à toute forme de services éducatifs avant 5 ans seront inscrits par leurs parents à la maternelle 4 ans. Ces parents tiennent peut-être à garder leur enfant à la maison ou attendent une place en services de garde à l’enfance ou encore travaillent avec des horaires atypiques. « Il faudrait en savoir plus sur ces parents avant de créer à grands frais un 2e réseau parallèle pour la petite enfance », insiste Julie Legault, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN, organisation la plus représentative du personnel des CPE.

    Notre kiosque 4 ans c’pas grand, sur le site de l’événement Familles en fête 2019, nous permettra de discuter avec les parents de la région sur leur réalité et de ce qu’ils attendent du gouvernement face aux services éducatifs de la petite enfance. Nous profiterons de l’occasion pour faire une murale avec les tout-petits afin de souligner l’importance des services de gades éducatifs dans leur vie et celle de leurs familles.

    Nous interpellons à nouveau M. Mathieu Lacombe, ministre de la Famille, ministre délégué de la région et député de Papineau, pour que son gouvernement fasse marche arrière avec leur projet de maternelle 4 ans mur à mur, ajoute Alfonzo Ibarra Ramirez, président du CCSNO.

    Un réseau inachevé

    Le précédent gouvernement a malheureusement imposé des freins au développement de places subventionnées pour les enfants, notamment en finançant seulement 50 % du coût des nouvelles installations. Cette mesure a favorisé l’essor des garderies privées, d’autant plus que des crédits d’impôt avantageux ont aussi été instaurés. Pour des familles de la classe moyenne, ces crédits peuvent rendre la garderie privée plus avantageuse financièrement au détriment du volet éducatif qui est beaucoup moins encadré dans ce type de service. La CSN demande donc la poursuite du développement des places en milieu familial régi et en CPE, la fin de la modulation des tarifs ainsi que la fin du crédit d’impôt pour frais de service de garde.