Déclenchée le 6 septembre 2011, la grève des 35 salarié-es du casse-croûte privé au CHU Sainte-Justine, géré par le Groupe Compass, aura porté ses fruits. Tous les reculs patronaux inacceptables exigés au départ par la multinationale ont été évités. Et les travailleuses et les travailleurs obtiennent des augmentations de salaires satisfaisantes. En assemblée générale, le vendredi 23 septembre, ils ont entériné à l’unanimité l’entente de principe intervenue plus tôt cette semaine. D’une durée de quatre ans, la convention collective prévoit des augmentations de 2 % pour les années 2010 et 2011 et de 2,5 % pour 2012 et 2013. Par ailleurs, le syndicat a su faire barrage à la volonté patronale de faire reculer les conditions de travail, notamment en ce qui a trait aux définitions de postes, aux journées de maladie, au coût des repas pour les employé-es et à la clause d’indexation des salaires. Pour le président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, Gilles Charrois, qui représente également quelque 1950 employé-es du secteur public dans l’hôpital, plusieurs facteurs expliquent le succès de cette négociation.
« D’abord, le travail effectué au quotidien par ces salarié-es est nécessaire et précieux. Tout le monde était bien conscient que le conflit devait trouver une issue. Je dois saluer la détermination de ces 35 salarié-es pour qui il n’a jamais été question de plier l’échine. Je remercie aussi tous les 4000 employé-es de l’hôpital pour leur solidarité durant ce conflit. Pour la plupart, les patients de l’hôpital et leurs familles se sont montrés compréhensifs. Enfin, le soutien de la FSSS, du conseil central et de la CSN, et de leurs conseillers syndicaux, qui en ont vu d’autres, a aussi été déterminant. »
Travail décent
Ces travailleuses et travailleurs, syndiqués depuis plus de 40 ans, pourront donc continuer de miser sur une des meilleures conventions collectives du secteur de la restauration privée dans les établissements publics. En effet, malheureusement, dans bien des établissements, les conditions de travail dans ce type de casse-croûte, gérés par des multinationales, sont déplorables.
« À l’approche de la Journée mondiale d’action pour le travail décent, le 7 octobre, il faut souligner la détermination de celles et ceux qui décident de se tenir debout, même lorsqu’ils forment un tout petit groupe face à une multinationale, pour défendre un principe fondamental comme le droit à des conditions de travail décentes. C’est dans cet esprit d’ailleurs que nous avons pris part, la semaine dernière, à une manifestation d’appui aux travailleuses et aux travailleurs de Couche-Tard. Nous avons le devoir de nous serrer les coudes pour défendre la justice et l’équité », d’expliquer le président du syndicat, Gilles Charrois, qui souligne que tout a été mis en œuvre durant le conflit pour minimiser les impacts négatifs pour les enfants hospitalisés dans l’établissement et leur famille.
Les salarié-es sont de retour au travail depuis samedi matin, 24 septembre. La nouvelle convention collective doit être signée le 14 octobre. Les salarié-es du casse-croûte forment une section au sein du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine. Le syndicat est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain ainsi qu’à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Quelque 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité sont membres de syndicats affiliés à la CSN. Source : Confédération des syndicats nationaux Renseignements: Jean-Pierre Larche, Information-CSN (514) 605-0757