< Retour Imprimer
    • 21 FÉV 17
    Ambulances Abitémis exerce des représailles pour action syndicale dans le cadre de la grève

    Le Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec-CSN (SPATNQ-CSN) a dû intervenir pour assurer la présence de ressources ambulancières conformes sur le territoire de Lebel-sur-Quevillon, vendredi soir dernier, à Ambulances Abitémis.

    Les paramédics exercent une grève légale, à la suite d’un jugement du tribunal, depuis minuit le 17 février dernier. Rappelons que les paramédics font une grève causant des tracas administratifs, notamment en ne remplissant plus les formulaires de facturation appelés AS-810.

    Lors de cette même journée, dans les environs de 19 h 30, le SPATNQ-CSN est informé d’une grave problématique. Les paramédics, en fonction du secteur Lebel-sur-Quevillon, étaient dans une situation de 16/8.

    Les dispositions légales encadrent le nombre d’heures que les paramédics peuvent effectuer lorsqu’ils sont en fonction. Il faut quatre (4) heures de repos consécutives dans une période de 16 h d’affectation. Si cette règle n’est pas respectée, on enclenche immédiatement la procédure du 16/8 qui oblige les paramédics à avoir huit (8) heures de repos consécutives à la suite de 16 heures de service.

    Alors que la situation de 16/8 était confirmée par les travailleurs, l’employeur met alors sa menace à exécution en obligeant les paramédics à continuer leur disponibilité, puisque ceux-ci refusaient de remplir le formulaire AS-810. En aucun cas, les AS-810 ne sont consultés afin d’octroyer un 16/8. L’employeur, malgré les délais qui lui permettaient de remplacer convenablement l’équipe des paramédics, n’a pas voulu agir.

    « Ce n’est qu’après une longue négociation avec l’employeur que nous avons décidé de demander aux paramédics de remplir le formulaire AS-810, explique le vice-président du syndicat régional, Félix-Antoine Lafleur. C’était la meilleure décision pour la population, puisque l’employeur allait délibérément laisser des paramédics travailler dans l’illégalité. Lorsque nous avons envisagé de recommander d’appliquer un droit de refus en vertu de LSST, l’employeur a alors menacé les travailleurs de leur imposer des mesures disciplinaires très sévères. Le syndicat a lui-même trouvé deux remplaçants, tâche qui était celle de l’employeur.»

    Les conséquences

    Entre 23 h 48 et 01 h 00, les paramédics ont dû demeurer disponibles, alors que la situation les mettait dans l’illégalité. L’employeur a finalement décidé de fermer l’ambulance entre 01 h 00 et 03 h 00, avant de la remettre opérationnelle avec les deux paramédics que le syndicat avait déployés en urgence et qui étaient disponibles depuis 23 h 48 la veille.

    « Ambulances Abitémis est-elle consciente de l’ampleur de sa décision? », demande Annick Trottier, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). L’entreprise évoque des raisons farfelues pour mettre une pression épouvantable sur les travailleurs qui ont dû faire le choix entre leur sécurité, celle de la population et leurs propres moyens de pression. Encore une fois, par professionnalisme, les paramédics ont mis en avant plan la sécurité de la population, tout le contraire chez la partie patronale. Aujourd’hui, nous dénonçons cet agissement et nous prévenons Ambulances Abitémis : c’est la dernière fois que les paramédics auront ce fardeau décisionnel. La prochaine fois, elle devra vivre avec les conséquences de ses actes, puisque nous ne pallierons plus les prochains manquements graves.

    « Ce que nous retenons de cette situation, c’est que le service a été gravement affecté. Par chance, le syndicat s’est démené pour minimiser les risques lors de cette nuit. Sans l’intervention du syndicat, Lebel-sur-Quevillon aurait été sans ambulance pour une période de huit heures ou aurait été desservi par du personnel complètement exténué », nous indique Giacomo Bouchard, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN). L’employeur a délibérément mis de côté la sécurité et la santé de ses paramédics et de la population pour une histoire de formulaires de facturation. C’est inacceptable et ce n’est pas digne de la mission importante et des responsabilités qui lui sont données en région! Les 16/8 sont une conséquence directe des horaires de faction et nous avons la preuve que ces types d’horaires comportent d’importants risques.»

    Une intervention des responsables nationaux CSN a été faite à La Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ), afin de dénoncer le comportement d’Ambulances Abitémis dès le samedi matin.

    « Malgré les interventions de la CSAQ, l’employeur n’a pas su gérer de façon adéquate deux nouvelles situations de 16/8, soit à La Sarre et à Rouyn-Noranda, dans la nuit de samedi à dimanche », nous explique Serge Buttet, président du SPATNQ-CSN. Une fois de plus, le syndicat a dû intervenir auprès de l’employeur pour minimiser l’impact sur la population. Ce n’est pas notre grève qui cause du tort aux services, mais bien la gestion défaillante de l’employeur. »