Ce midi, les usagères, les usagers et les salarié-es du CSSS Jeanne-Mance ont commémoré la première année d’application d’un plan d’austérité budgétaire touchant les centres d’hébergement du CSSS Jeanne-Mance. Il y a un an, le couperet est tombé avec une rigueur sans précédent, alors que l’équivalent de 17 postes de préposé-es aux bénéficiaires à temps complet ont été supprimés au CHSLD Jean-De La Lande, qui compte 176 lits. Les abolitions se sont par la suite poursuivies, affectant d’autres centres d’hébergement. En tout, 30 postes ont été abolis l’an dernier et 8 autres ont été coupés cet été.
Pour souligner ce triste anniversaire, des usagères, des usagers et des salarié-es ont tenu des lignes de piquetage symboliques devant les sept centres d’hébergement que compte le CSSS Jeanne-Mance. Les participantes et les participants ont sensibilisé la population aux impacts des coupes, notamment au moyen d’une brochure.
Des coupes sévères
En 2010, l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a procédé à une ponction de 16,5 millions de dollars dans le budget de fonctionnement du CSSS Jeanne-Mance, entraînant du coup un déficit structurel de 7,5 millions pour l’établissement. La direction générale, loin de dénoncer cet important prélèvement budgétaire, a plutôt défendu la nécessité des coupes en s’appuyant sur le fait que le CSSS Jeanne-Mance offrait une prestation de services supérieure à celle que l’on retrouve dans d’autres établissements.
Selon Gilbert Binette, président du syndicat local affilié à la CSN, l’établissement, pour tenter d’étayer sa position, a créé un groupe comparatif minimaliste, constitué de cinq établissements dont la réalité s’avère beaucoup moins rose que ce que la direction veut bien décrire: « Par exemple, l’un d’entre eux, le CSSS Lucille-Teasdale a perdu sa certification d’Agrément Canada et, dans bien des cas, le personnel des CHSLD utilisés comme comparatifs croule sous la surcharge de travail », souligne-t-il.
Les représentants syndicaux prévoient d’autres manifestations, et une généralisation de la lutte qu’ils mènent depuis un an contre le sous-financement de la santé et des services sociaux. Selon eux, cette démarche locale s’inscrit dans le cadre d’une opposition plus large au désengagement de l’État promu par le gouvernement Charest, opposition portée par plusieurs secteurs de la société tels que les syndicats, les groupes communautaires, les étudiantes et les étudiants, notamment.
Source : Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CSSS Jeanne-Mance (CSN)
Photographe : Normand Blouin
Renseignements : Jean-Pierre Larche, Communications–CSN
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