L’Auxiliaire aux services de santé et sociaux (ASSS) joue un rôle-clé dans le développement des soins à domicile. Pourtant, au lieu de compter sur l’expertise des ASSS œuvrant dans le public et sur la mission des CLSC, les services d’aide à domicile sont majoritairement dispensés par de nombreux prestataires privés. Cet écosystème crée des incohérences, de l’instabilité, un manque de continuités et de coordination dans l’offre de soins, ce qui pénalise lourdement les usager-es. Ça ne peut plus durer.
Le dépliant L’auxiliaire aux services de santé et sociaux (ASSS): au cœur du développement des soins et services à domicile a été mis à jour!
Le rôle incontournable des ASSS
L’ASSS offre des services d’aide et de soins d’assistance à des personnes de tout âge présentant des maladies ou des incapacités physiques, psychiques ou psychosociales. Que cela soit dans un domicile, une résidence, un foyer de groupe ou un milieu de même nature, en soins palliatif ou enfance-jeunesse, par ses fonctions, elle voit à suppléer aux incapacités de la personne dans l’accomplissement de ses activités de la vie quotidienne ou de la vie domestique et d’assister dans le cadre d’un plan d’intervention clinique au maintien ou au rétablissement de son autonomie et de son état de santé. Elle voit également à favoriser l’intégration et la socialisation de la personne dans des activités individuelles et communautaires.
Dans le cadre de ses fonctions, elle voit à l’hygiène, au bien-être, au confort, à la surveillance et aux besoins généraux des usager-es. Elle est appelée à faire l’installation de certains appareils ou à donner certains soins plus spécifiques pour lesquels elle a été formée.
C’est l’ASSS qui fait le lien et le suivi avec les membres de l’équipe multidisciplinaire à propos des besoins de l’usager-e et de sa famille. En collaboration avec les autres intervenant-es, elle participe à l’élaboration du plan de service ou d’intervention et assure sa mise en œuvre. Elle est le chaînon qui relie l’usager-e aux services de santé et services sociaux.
L’ASSS apporte donc de l’aide à la vie quotidienne (AVQ) comme l’aide aux bains et au lever ainsi que de l’aide à la vie domestique (AVD) comme de l’aide aux repas, pour l’entretien ménager ou pour la gestion du budget. Pour plusieurs personnes vulnérables, tous ces services sont essentiels et contribuent à leur bien-être et à leur sécurité.
DÉPRIVATISER Le soutien à domicile (SAD)
Les besoins de la population en soutien à domicile vont croître considérablement au cours des prochaines années. Mais déjà, à l’heure actuelle, on ne parvient à répondre qu’à une faible proportion des besoins. Le Québec investit peu en SAD comparativement au reste du Canada, et c’est encore pire quand on se compare avec de nombreux pays de l’OCDE. Un virage majeur s’impose.
Au lieu de compter sur l’expertise des ASSS œuvrant dans le public et sur la mission des CLSC, les services d’aide à domicile sont majoritairement dispensés par de nombreux prestataires privés. Cet écosystème crée des incohérences, de l’instabilité, un manque de continuités et de coordination dans l’offre de soins, ce qui pénalise lourdement les usagers. Ça ne peut plus durer.
Les modalités de financement du SAD sont complexes et disparates – tantôt publiques, tantôt privées. Des personnes qui ont pourtant payé leurs impôts toute leur vie se retrouvent à devoir payer une deuxième fois pour de l’aide ou des services à domicile. On ne peut pas accepter ça. Dans le privé, l’organisation du SAD repose en partie sur une division sociale du travail fondée sur le genre, la racisation, le statut d’immigration, la classe sociale, et sur des lacunes en matière de protection du droit du travail, d’accès aux droits syndicaux, à la négociation collective et à de bonnes conditions de travail. Il faut mettre fin à cette injustice.
Au fond, c’est l’absence d’un vrai programme universel et public de prise en charge des pertes d’autonomie qui fait en sorte qu’on ne parvient pas à répondre adéquatement aux incapacités physiques, psychiques et sociales de la population. Il faut collectivement prendre soin de chacun.
Ce que la FSSS-CSN demande : un projet social responsable de nos services à domicile
- Que soit élargi le caractère universel et gratuit du soutien à domicile, et que les CLSC et les ASSS en soient la pierre d’assise. Que les services d’aide à la vie quotidienne (AVQ) soient dispensés par le personnel des établissements publics exclusivement. Que les personnes qui dispensent actuellement ces services hors réseau soient formées de manière à pouvoir être intégrées aux établissements publics. Que les CLSC développent les services publics et gratuits d’aide à la vie domestique (AVD) nécessaires à la poursuite de leur mission.
- Que l’on renonce à toute sous-traitance du soutien à domicile vers le privé, l’économie sociale ou le secteur communautaire pour les services réguliers d’assistance personnelle, notamment l’assistance aux activités de la vie quotidienne (AVQ). Que le recours aux entreprises d’économie sociale en aide domestique dans le volet de l’aide à la vie domestique (AVD) ne soit permis que lorsqu’il est complémentaire et non concurrentiel au réseau public.
- Que des investissements massifs soient octroyés en SAD afin de répondre à l’ensemble des incapacités physiques, psychiques et sociales et de favoriser la prévention et le rétablissement fonctionnel des personnes.
- Que soit accrue la formation afin de valoriser la qualification des travailleuses et travailleurs auxiliaires en santé et services sociaux, et que les mesures de santé et sécurité au travail.