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    • 05 JUIN 18
    Mettre fin aux iniquités avec un régime d’assurance médicaments 100 % publique

    À quand un régime d’assurance médicaments public et universel pour l’ensemble des Québécoises et Québécois afin de mettre fin à l’injustice sociale d’un système à deux vitesses ?

    Au Québec, le gouvernement a instauré un régime public pour le remboursement des médicaments à l’exception des personnes faisant partie d’un groupe organisé et ayant droit à un régime d’assurance privée.

    Cette situation crée une injustice sociale et financière importante pour les Québécois et Québécoises qui sont exclus du régime gouvernemental, en plus de limiter le rapport de force du gouvernement pour réduire le coût des médicaments pour tout le monde.

    Des exemples d’iniquité avec un régime d’assurance médicaments à deux vitesses

    Comme le gouvernement refuse de légiférer sur les frais de pharmacie pour les médicaments lorsque la personne est couverte par une assurance privée comme il l’a fait pour le régime public en limitant les frais de pharmacie à 8,75 $ par prescription, il crée une iniquité entre les citoyennes et citoyens. C’est inconcevable qu’une personne couverte par un régime privé paie pour la même prescription des coûts de 2 à 5 fois plus élevés qu’une personne couverte par le régime public.

    Une autre iniquité avec ce système à deux vitesses instauré par le gouvernement est que les enfants de moins de 18 ans des personnes ayant droit à un régime privé ne sont pas pris en charge par l’État comme pour celles et ceux qui ont le régime public. Les gens ayant accès à un régime privé doivent assumer le coût de la médication de l’ensemble des enfants du groupe ayant moins de 18 ans.

    Pourquoi le gouvernement maintient cette iniquité ?

    Pourquoi le gouvernement laisse-t-il cette iniquité exister pour un service aussi essentiel que l’achat des médicaments pour tous les Québécois et Québécoises ?

    Serait-ce parce que le gouvernement finance une partie de son régime universel par la mise en place des régimes privés ? En permettant aux pharmaciens de rattraper à grands frais le coût des prescriptions facturées aux régimes privés, cela leur permet d’augmenter leur marge bénéficiaire. Le remboursement par la loi à 8,75 $ par prescription n’est pas très élevé aux dires de certains pharmaciens. Mais en laissant le libre le choix à ces mêmes pharmaciens de fixer les frais des services professionnels comme ils le veulent lorsque le médicament est couvert par un régime privé, cela a certainement aidé à faire avaler la pilule ! Autrement dit, cela permet au gouvernement de mieux faire avaler le prix fixé pour ces mêmes frais pour les prescriptions couvertes par le régime public.

    Serait-il possible que le gouvernement maintienne cette iniquité parce qu’elle lui permet d’aller chercher des millions en catimini à même les taxes de 9 % facturés sur le coût des primes d’assurance payées par les adhérents des régimes privés ? Le coût de la prime d’assurance du régime est principalement lié à la somme totale des réclamations faites dans l’ensemble du régime auprès de l’assureur. Puisque plus de 85 % du coût total des réclamations sont en lien avec l’achat des médicaments, cela permet à l’État d’aller chercher beaucoup d’argent par le biais de la taxe.

    À ces taxes de vente, il ne faut pas oublier les taxes de 3,21 % chargé par le gouvernement sur les produits et services en produits d’assurance qui est ajoutée à la facture totale du coût du régime d’assurance privée. À titre d’exemple, pour le régime de la FSSS-CSN seulement, le montant de taxes qui est remis chaque année est de plus de 20 millions de dollars. Imaginez quels sont les revenus du gouvernement au niveau provincial avec tous les régimes d’assurances privées existants au Québec.

    Instaurer un régime d’assurance médicaments 100 % public permettrait donc de régler ces iniquités. Cela serait aussi un moyen assuré de réduire les coûts des médicaments pour tout le monde, y compris pour les établissements du réseau.

    C’est d’ailleurs pourquoi nous menons la lutte depuis quelques années avec la Coalition Solidarité santé sur cette question avec la campagne Le remède aux coupures. Avec les élections qui approchent, il est temps que les partis politiques s’engagent sur cet enjeu !

    Nadine Lambert