Une preuve de plus de l’inefficacité des projets d’optimisation pilotés par les firmes privées.
La publication du rapport sur l’application des règles d’attribution des contrats à la firme Proaction démontre une fois de plus l’inefficacité des projets d’optimisation pilotés par des firmes privées en santé et en services sociaux.
Sans grande surprise, le rapport publié hier met en lumière de nombreuses lacunes dans l’octroi de contrats, dont des ententes négociées de gré à gré, et des avantages concurrentiels pour Proaction, lorsqu’il y a eu appel d’offres. L’esprit et les principes de la Loi sur les contrats des organismes publics n’ont pas été respectés par les établissements concernés dans huit des dix contrats octroyés. La CSN dénonce depuis plusieurs mois la situation et le rapport confirme les inquiétudes.
« Non seulement nous savions que ce genre de projet était totalement inefficace et coûteux, mais maintenant nous avons la preuve que les lois ne sont pas même pas respectées. Les firmes privées de ce genre n’ont pas leur place en santé », dénonce Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
Une approche néfaste
L’approche préconisée par Proaction a aussi des conséquences néfastes sur la santé des travailleurs et des travailleuses du réseau. Pour Ginette Langlois, vice-présidente de la Fédération des Professionnèles, la situation est inquiétante :
« Nous remarquons des cas de détresse psychologique chez les professionnels qui sont soumis à des mesures de contrôle excessives et malsaines tels le minutage des tâches et les rencontres fréquentes pour quantifier le travail ».
De plus, le fait que Proaction garantisse un remboursement en cas de non-réalisation des économies promises met beaucoup de pression sur les travailleurs afin qu’ils produisent plus.
« La relation d’aide établie par nos professionnels ne peut se définir uniquement en terme quantitatif, puisque, faut-il le rappeler, ils donnent des services à une population vulnérable et en perte d’autonomie », précise Ginette Langlois.
Solutions à l’interne
Il est par ailleurs important que le ministre Réjean Hébert ne se limite pas à la simple question des règles d’octroi des contrats. Son ministère doit revoir l’organisation du travail en impliquant les syndicats.
« Compter sur l’expertise interne pour organiser le travail avec pour principal objectif d’améliorer la qualité des services aux patients est selon nous la meilleure solution » précise Nadine Lambert, vice-présidente responsable du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS). Des exemples concrets de réussite ont été observés, entre autres dans la région de Québec, où depuis le départ de la firme Proaction, le syndicat et l’employeur ont formé un groupe de travail paritaire en vue de poursuivre par eux-mêmes la révision continue des processus d’organisation du travail.
À propos
Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, oeuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, organismes gouvernementaux, éducation, secteur municipal, médecines alternatives, aide juridique, intégration à l’emploi, professionnèles autonomes, organismes communautaires, etc.
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte un peu plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux.
Date : 21 août 2013
Source : CSN – FP – FSSS
Renseignements: Noémi Desrochers
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