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    • 29 AVR 24
    Beaucoup trop de réclamations SST dans nos réseaux

    En ce 28 avril, prenons un moment pour penser aux travailleuses et aux travailleurs blessés ou, pire, tués dans l’exercice de leur fonction.

    Cette commémoration prend tout son sens quand on constate que le réseau de la santé et des services sociaux, les services de garde, les milieux d’hébergement et le secteur préhospitalier regroupent 10% des établissements couverts par la CNESST, mais qu’on y dénombre 50% des lésions professionnelles de tout le Québec. Triste constat.

    Année après année, le portrait est similaire. Les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux sont surreprésentés dans les statistiques de santé et sécurité du travail (SST). Ce sont des dizaines de milliers de proches, d’ami-es, de collègues qui tombent malades, sont blessés ou tués.

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    • Dossiers pour lésions professionnelles ouverts et acceptés en un an par la CNESST, selon les plus récentes statistiques disponibles (2022) : 149 812. Il s’agit d’une hausse de 61,0 %des accidents du travail (149 812 vs 93 028) par rapport à l’année précédente !
    • Dossiers pour lésions professionnelles ouverts et acceptés par la CNESST dans la catégorie «Soins de santé et assistance sociale»: 74 459, soit tout près de 50 % du total.

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    La fin de la crise de la COVID-19 ne signifie pas que nous pouvons baisser la garde. Le nombre de lésions professionnelles acceptées dans le réseau public de la santé et des services sociaux, dans les services de garde, dans les milieux d’hébergement et dans le secteur préhospitalier demeure élevé.

    Les hausses des réclamations, au fil des années, ont été particulièrement marquées dans les CHSLD, les résidences pour aînés et le préhospitalier. Aussi, les hôpitaux, les établissements d’hébergement (CHSLD, RPA, les ressources intermédiaires, les communautés religieuses, etc.) et les services de garde comptent parmi les établissements où le nombre d’accidents et de jours d’absence indemnisés est le plus élevé.

    Et c’est sans compter les dossiers refusés par la CNESST même si les dommages sont bien réels. Notamment les problèmes de santé psychologique, largement sous-déclarés et difficiles à faire reconnaître. La surcharge de travail, le manque de reconnaissance et d’autonomie, le manque de soutien et la charge émotionnelle élevée peuvent peser lourd sur le moral des travailleuses et des travailleurs.

    Témoignage de solidarité

    Le 28 avril, jour de compassion pour les personnes tuées ou blessées au travail, portons le ruban noir et observons une minute de silence. Un témoignage de solidarité pour les victimes et leurs proches.

    Au nom de la FSSS-CSN, nous offrons d’ailleurs nos plus sincères condoléances aux familles, ami-es et collègues de travail qui ont perdu un être cher.

    Nous souhaitons un prompt rétablissement à celles et ceux qui sont malheureusement malades ou blessés.

    Maintenons la pression sur les employeurs, sur le gouvernement, pour que la prévention en santé et sécurité au travail soit une priorité de tous les instants !

    Le gouvernement de la CAQ, au lieu de privatiser avec la réforme Dubé, doit investir dans la mise en place de mécanismes de prévention forts pour faire baisser le nombre de réclamations en SST. Les statistiques sont éloquentes, il faut agir !

     

    Judith Huot, 1re vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)

    Le comité Santé et sécurité FSSS-CSN : Jonathan Clément, David Barrette et Steven Fleurant

    Mohamed Boussaïd, conseiller à la santé et la sécurité au travail de la FSSS-CSN