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    • 04 DÉC 23
    Besoin d’une ambulance? Bonne chance!

    Les paramédics de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH) dénoncent l’inaction du ministère de la Santé sur le manque d’ambulances dans la Capitale-Nationale.

    Ils revendiquent une augmentation des investissements du gouvernement ou d’adapter les conditions de travail afin d’augmenter le nombre d’heures d’ambulance sur les routes. Pour cela, il faut améliorer les conditions des paramédics qui sont présentement surchargés, permettre d’augmenter les effectifs et ainsi diminuer le temps d’attente pour la population.

    Selon Frédéric Maheux, président de l’ATPH, il y a plusieurs patients qui sont à risques de voir leur chance de décès augmenter due au manque d’ambulance et de paramédic disponible. « Plusieurs fois par jour, il n’y a aucune ambulance disponible sur le terrain. C’est donc dire que si une urgence survient, il n’y a pas personne pour s’en occuper. Imaginez voir l’un de vos proches ou vous-même décéder parce qu’il n’y a pas d’ambulance disponible. C’est un risque réel actuellement dans la Capitale-Nationale », s’indigne le président du syndicat.

    La dernière augmentation d’heures d’ambulance dans la Capitale-Nationale de la part du ministère de la Santé remonte à 2019. Depuis, la population de la région n’a pas cessé d’augmenter. S’ajoute à ces manquements, un exode du personnel dans les hôpitaux qui provoquent de la rétention aux urgences. Cette rétention signifie que les paramédics doivent rester à l’hôpital pour accompagner le ou la patiente jusqu’à la prise en charge. Cela fait en sorte d’augmenter la charge de travail des paramédics.

    Pour le président du syndicat, la situation n’a rien d’anecdotique. « Il n’est pas rare de voir des patients sur nos civières à l’urgence attendre plusieurs heures. Récemment, une patiente de plus de 100 ans a attendu 4 heures sur ma civière. Pendant ce temps, nous ne pouvons pas offrir le service à la population. Nous devons rester sur place à accompagner le ou la patiente. Nous sommes rendus avec des protocoles pour aller porter certains de nos patients dans la salle d’attente pour essayer de retourner sur la route plus rapidement, car la rétention d’ambulance est trop importante. »

    Les dernières modifications sur les protocoles d’affectations font en sorte que les paramédics ne peuvent aller se reposer et manger. De plus, ils voient leurs quarts de travail se prolonger obligatoirement, et ce, plusieurs heures après l’heure prévue de la fin des quarts de travail.

    Pour le syndicat, il est primordial que le ministère de la Santé revoie son plan d’action pour le préhospitalier. Le président du syndicat termine en indiquant : « Présentement, leur seule préoccupation est la façon dont les paramédics se rapportent sur les ondes radio. De plus, quart après quart, les paramédics accentuent leur épuisement dû aux pratiques en vigueur. Actuellement, si nous terminons avec un ou une patiente d’attendre à l’urgence, même si cela fait plusieurs heures que notre journée de travail est terminée, il est possible que l’on soit redirigé vers une autre urgence dû au manque d’ambulance. Ça va prendre du leadership et de la bonne foi du ministre Dubé pour que la population reçoive les soins auxquels elles et ils ont droit et que les paramédics aient une charge normale de travail. »

    Dans les médias:

    Les paramédicaux de Québec sonnent l’alarme quant au manque d’ambulances, Le Devoir

    «Ça ne peut pas être pire»: manque criant d’ambulances sur les route de Québec, le Journal de Québec

    Manque d’ambulances: «on ne veut pas se rendre à des décès», Le Soleil

    Des ambulanciers réclament plus d’investissements au ministère de la Santé, Radio-Canada