Les représentants des 11 000 travailleuses et travailleurs en CPE, syndiquées à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), débutent un blitz de négociation de cinq jours à compter de demain, le 31 mai. Avec cette accélération des pourparlers qui ont commencé le 8 décembre dernier, les membres du comité de négociation nationale espèrent obtenir rapidement une entente avec le ministère de la Famille et onze associations d’employeurs. Leurs conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015.
Le blitz de négociation, qui intervient après une vingtaine de séances régulières, se poursuivra jusqu’au dimanche 4 juin inclusivement. Plusieurs sujets à incidence pécuniaire y seront discutés, dont les salaires, l’assurance collective, la retraite, les fériés, les vacances, le temps supplémentaire ainsi que les disparités régionales. D’autres enjeux nationaux feront également l’objet de négociation, notamment les ratios éducatrice/enfants, les horaires de travail, le taux de fréquentation, l’accès aux divers congés, la gestion du service alimentaire, et la place des travailleuses sur les conseils d’administration des CPE.
« Pour nous, ces enjeux sont majeurs en raison des ravages engendrés par d’importantes compressions budgétaires dans les services de garde éducatifs en installation, qui ont été de plus de 300 millions de dollars imposés depuis 2014, lance Louise Labrie, membre du comité de négociation nationale des CPE FSSS–CSN. Ça fait plus de deux ans maintenant qu’on est sans contrat de travail. Nous souhaitons donc un règlement satisfaisant qui tienne compte de nos demandes, pas seulement de celles des employeurs et du ministère de la Famille. »
Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN et responsable du secteur privé, invite le ministère de la Famille et les associations d’employeurs à « saisir cette occasion qu’est le blitz de négociation pour atténuer, voire régler à la base les problèmes causés par des compressions budgétaires sans précédent. Les enfants, tout comme les travailleuses et les travailleurs, n’ont pas à faire les frais de l’austérité ambiante, encore moins en diminuant la qualité des services éducatifs à la petite enfance. »
L’APNCPE absente des pourparlers
Le comité de négociation syndical déplore le fait que l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE), qui représente 133 CPE syndiqués à la FSSS–CSN en Estrie, en Montérégie, à Montréal-Laval et dans le Centre-du-Québec, se soit retirée de la table nationale de négociation peu avant le début des pourparlers, à l’automne 2016. L’APNCPE a décidé de faire cavalier seul en tentant de négocier au plan régional les clauses qui sont négociées depuis plus de vingt ans sur le plan national, là où se retrouve le principal bailleur de fonds, soit le ministère de la Famille lui-même.
« La FSSS–CSN a rejeté cette voie promue par l’APNCPE qui entraînerait d’importantes disparités dans les conditions de travail et de pratique des travailleuses selon qu’un CPE appartienne ou non à cette association patronale. Face à ce refus, l’APNCPE a intenté un recours devant le Tribunal administratif du travail (TAT) pour une soi-disant négociation de mauvaise foi. Bien qu’elle ne soit pas encore rendue, la FSSS–CSN est confiante que cette plainte sera rejetée, car elle est dénuée de fondement. En outre, cette association devra intégrer les résulats des négociations convenues à la table nationale, qu’il y ait ou non une décision du TAT », de conclure Dany Lacasse.