Nous avons à cœur l’amélioration de l’état de santé de notre réseau public et d’en garantir l’accès à toutes et tous. En étant chaque jour sur le terrain auprès des usagères ou des usagers, nous savons ce qu’il faut faire pour remettre le réseau sur ses pieds.
Nous devons profiter de la négociation pour forcer la main au gouvernement et nous assurer qu’il mette ses énergies à améliorer notre réseau public plutôt qu’à enrichir le privé. Nous mettons de l’avant 4 demandes dans la négociation sous le chapeau de notre orientation 5 qui porte le titre : miser sur les services publics et la décentralisation.
Une vision d’avenir au cœur de notre projet de négociation
En nous engageant dans cette négociation, nous avons voulu porter plus que jamais la voix des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux.
Pendant que le gouvernement se laisse tenter par le lobby du privé qui veut augmenter ses profits dans le secteur de la santé et des services sociaux, nous avons de notre côté un seul objectif : améliorer nos conditions de travail pour mieux répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Nos demandes de négociation en santé et services sociaux sont un véritable projet collectif pour faire mieux pour nous et pour les usagères et usagers.
Chaque mois depuis novembre dernier, nous prenons le temps de revenir sur chacune de nos demandes de négociation sectorielle. Nous terminons cette présentation par les demandes de l’orientation 5.
Mettre fin au mirage de la privatisation
Il est fascinant de voir que le privé est encore brandi comme une solution alors qu’il s’agit d’un grave problème. Le privé est présent depuis de nombreuses années dans le réseau. Si sa présence aidait, on le saurait !
Le recours au privé ajoute une pression sur nos épaules en accentuant le manque de personnel. Pensons par exemple à la présence grandissante des agences privées (main-d’œuvre indépendante) dans nos établissements. Plusieurs personnes qui travaillent dans les agences sont de nos anciennes collègues qui ont quitté en raison des mauvaises conditions de travail dans le réseau. La solution, ce n’est pas de donner plus de place aux agences. C’est d’améliorer enfin nos conditions de travail ! C’est aussi de fermer les brèches du privé et de concentrer toutes nos énergies pour améliorer les soins et les services qu’on donne dans le réseau public. Agir du bord du personnel du réseau, ça doit rimer avec la fin de l’exode vers le privé. Augmenter la place du privé ne fait que nous priver de personnel dont on a tellement besoin dans le réseau public.
Il faut miser sur un réseau vraiment public ! En nous mobilisant pour notre négociation, nous devons faire comprendre au gouvernement que sa nouvelle réforme du réseau doit se concentrer sur ce qui améliore le secteur public. La CSN mène justement la campagne « Vraiment public » pour influencer le débat public sur cet enjeu. Une coalition de médecins progressistes a aussi récemment rappelé plusieurs des mythes du privé en santé. Ça vaut la peine d’y jeter un œil pour se rappeler à quel point le privé en santé est un mirage.
C’est pourquoi nous demandons d’introduire des mesures afin d’éliminer toute forme de privatisation et forcer le retour des services déjà privatisés dans le giron des services publics.
Pour une réelle décentralisation
Le mot centralisation est synonyme de maux de tête pour les travailleuses et les travailleurs du réseau. La réforme Barrette est une catastrophe dont le réseau peine à se relever. À force de tout centraliser, on y perd peu à peu notre sens au travail. À chaque nouveau projet de centralisation, ça complexifie notre travail sans améliorer les services pour les usagères et usagers. Pensons par exemple au projet de centralisation des laboratoires Optilab. Et que dire de l’impact environnemental de ces centralisations qui ne font qu’augmenter le transport un peu partout au Québec.
Il faut inverser les choses et redonner du pouvoir au personnel et à la population dans l’organisation du réseau. Pour aller dans ce sens, le gouvernement doit arrêter tout nouveau projet de centralisation.
Planifier les besoins de personnel pour l’avenir
Le manque de personnel que nous connaissons illustre les lacunes dans la planification de la main-d’œuvre par les employeurs et le gouvernement. Nous aurions pu éviter la crise que nous subissons si nous avions été mis dans le coup pour faire un réel exercice de planification et ainsi aider les employeurs à identifier des pistes de solutions pour attirer la relève. Mais encore faut-il avoir les données, ce qui n’est pas le cas actuellement. Avec des données accessibles et à jour, portant notamment sur la démographie du personnel, sur le taux de roulement et sur les prévisions des besoins à venir, nous serions en mesure de constater les secteurs et les titres d’emploi les plus vulnérables.
Il faut obtenir un lieu d’échange pour trouver la relève dont nous aurons besoin dans les années à venir. En mettant en place un comité national paritaire permanent, le gouvernement pourra compter sur les solutions des travailleuses et travailleurs pour assurer que le réseau continue de servir la population encore longtemps.
Roxanne Palardy
Représentante de catégorie et membre du comité de négociation de la FSSS-CSN