< Retour Imprimer
    • 10 OCT 21
    Journée mondiale de la santé mentale 2021

    La FSSS-CSN souligne la journée mondiale de la santé mentale qui se tient le 10 octobre 2021. En pleine 4e vague de pandémie, avec la crise sanitaire qui semble s’éterniser, la détresse psychologique, l’anxiété et la dépression frappent encore plus fort qu’en temps normal.

    Une crise de santé mentale qui dure depuis trop longtemps

    Bien avant la crise, les besoins en termes de services psychosociaux étaient importants, mais ils ont été longtemps négligés et occultés. Depuis des années, nous dénonçons le manque criant de services de santé mentale dans le réseau public. Le personnel qui œuvre dans le domaine de la santé mentale devrait pouvoir être reconnu à sa juste valeur, mais surtout, on devrait s’assurer de lui offrir des conditions de pratique lui permettant de préserver sa propre santé mentale.

    Comme on le constate jour après jour dans les médias, la détresse psychologique atteint des sommets inégalés dans le réseau de la santé et des services sociaux, plongeant un employé sur deux dans un état de mal-être, associé dans 80 % des cas à leur milieu de travail. Le personnel du réseau de la santé et des services sociaux est à bout. À une charge de travail insurmontable s’ajoutent des conditions de travail risquées, stressantes et dangereuses. Autant de facteurs qui ne font qu’augmenter la détresse des travailleuses et travailleurs, détériorant la qualité des services, le moral du personnel et sa rétention.

    Le gouvernement jette de l’huile sur le feu

    Si vous travaillez en santé et services sociaux, vous le savez déjà, la situation est critique ! Or, le gouvernement, par son mépris et son manque de considération envers la majorité des personnes qui se dévouent au quotidien, rajoute de l’huile sur le feu en adoptant plutôt des tactiques de division qui minent davantage la santé mentale de son personnel. En ces jours difficiles, nous réitérons notre soutien à toutes les personnes œuvrant dans la santé et les services sociaux, et ce, peu importe leur titre d’emploi. Car c’est tous ensemble qu’ils et elles subissent des conditions irréconciliables avec un travail de qualité.

    La crise dans le réseau ne se règlera pas à coups de primes saupoudrées par-ci par-là, à celles-ci, mais pas à celles-là. Pour venir à bout de la négligence et des réformes déshumanisantes, ça prendra plus que des fausses « solutions » immédiates et temporaires.

    Agir avant le point de non-retour

    L’être humain est résilient, il peut subir un certain stress et tout de même arriver à survivre. Par contre, à force de pousser et repousser les limites de l’épuisement, il atteint un point de non-retour. Dans le réseau public, cette limite est outrepassée jour après jour et le personnel, pour assurer sa survie, quitte le réseau en masse. C’est d’autant plus critique lorsque notre regard se tourne vers les régions éloignées, telles que le Grand Nord. Les travailleurs et travailleuses du réseau public, devant la perte du sens de leur travail, constatant le déclin de leur autonomie professionnelle et le manque de reconnaissance de leur employeur, quittent en burnout, en arrêt maladie, blessés par un service public qui les consume.

    Toutes et tous ensemble, faisons entendre notre voix pour des conditions de travail qui favorisent notre bonne santé mentale. Nous demandons des horaires et des charges de travail supportables, des conditions de travail permettant une vraie conciliation famille-travail-études et un salaire qui nous protège de la précarité financière et du stress qui l’accompagne.

    Roxanne Palardy
    Représentante des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)