Dans ce billet de blogue, Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN, revient sur les préoccupations du personnel du réseau de la santé et des services sociaux face à la crise de la COVID-19.
Monsieur Legault, je suis tellement triste… J’ai reçu un appel d’une amie qui est préposée à l’entretien ménager. Certaines de ses collègues sont affectées par la COVID-19. Elle et d’autres de ses collègues sont profondément inquiètes, mais elles restent au front. Comme si ce n’était pas suffisant, elles doivent composer avec des chamboulements importants avec les enfants et la famille, car l’école de leurs enfants est fermée. Elles doivent de plus gérer l’insécurité des enfants, mais elles sont au front. Elles sont au front, car elles savent que leur travail est important pour lutter contre la COVID-19 et que ça peut sauver des vies.
Elles sont au front même si jour après jour lors de votre point de presse vous dites que « ça va bien aller » et qu’elles constatent au contraire, que « ça ne va pas si bien que ça » pour celles qui sont au front, car elles n’ont pas tout le matériel pour être en sécurité et qu’elles risquent leur santé et leur vie.
Et comme si ce n’était pas suffisant, vous M. Legault, cette semaine, vous leur offrez seulement 0,77 ¢ en guise de reconnaissance. Est-ce que vous seriez au front au risque de votre santé et de votre vie avec cette poignée de change ?
Je suis triste, car non seulement vous ne leur donnez pas toute la reconnaissance qu’elles méritent, mais vous considérez que le virus vaut plus en offrant des pourcentages différents plutôt qu’un montant fixe pour tout le monde. Pourtant, les dommages liés au virus seront les mêmes pour tout le monde et le virus ne fera pas de distinction selon les titres d’emploi ou les secteurs. Je suis triste, car vous jouez sur le terrain de la division alors que nous avons plutôt besoin d’un élan de solidarité hors du commun.
Le personnel à l’entretien ménager, c’est un exemple, mais je pourrais vous parler aussi de l’agente administrative et la secrétaire médicale qui collaborent afin que le personnel soignant puisse s’occuper à offrir des soins. Ou encore du personnel à la buanderie qui s’occupe de nettoyer le linge souillé, des intervenants sociaux qui rassurent les usagers, du personnel au retraitement des dispositifs médicaux et j’en passe. En temps de pandémie, le travail d’équipe prend tout son sens.
Depuis quelques jours, je reçois des témoignages de plusieurs membres du personnel de la santé et des services sociaux qui sont au front. Des personnes courageuses et dévouées comme ce n’est pas possible et qui prennent soin du monde. Ce sont des représentants de syndicats qui se sentent profondément inquiets de la santé et de la sécurité du monde qu’ils représentent. Ce sont des gens qui sont toujours au front pour lutter contre la COVID-19.
Et vous M. Legault, je vous supplie de prendre bien soin de ces hommes et de ces femmes qui sont au front et de faire beaucoup plus pour les aider pour passer à travers de cette crise. Je dois l’avouer, vous agissez de la bonne façon pour protéger la population, mais maintenant il faudrait faire plus pour protéger vos anges gardiens et il faudrait poser des gestes plus grands qu’une petite poignée de change pour leur démontrer votre reconnaissance.