Les longs délais pour traiter les litiges et les griefs sont un problème important pour nos relations de travail dans le réseau. Les travailleuses et les travailleurs déposant un grief en ont pour des mois, voire des années, avant de parvenir à régler. Il s’agit d’un autre enjeu qu’il nous apparait important de régler dans notre actuelle négociation. En effet, l’orientation 3 de la négociation sectorielle de la FSSS-CSN vise à régler les iniquités et les problèmes de justice.
L’urgence de négocier pour améliorer nos conditions de travail
La FSSS-CSN a déposé les demandes des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux qu’elle représente en octobre dernier. Rassemblées en cinq orientations rassembleuses, ces demandes visent chacune à leur manière à mettre en place les solutions nécessaires pour améliorer nos conditions de travail, et ultimement, améliorer la capacité du réseau à offrir des soins et des services de qualité.
Chaque mois jusqu’au mois de mars prochain, nous prenons le temps de vous présenter chacune des demandes par orientation. Ce mois-ci, nous nous concentrons sur les demandes de l’orientation 3. J’en profite pour vous inviter à lire les publications sur les demandes de l’orientation 1 et l’orientation 2.
Pour ce qui est des demandes de la table centrale, comme le salaire, la retraite, les droits parentaux et les disparités régionales, nous les portons en Front commun.
Accélérer le règlement des litiges et griefs
Bien des employeurs judiciarisent des dossiers depuis trop longtemps. La réforme Barrette a empiré la situation alors que nos méga-établissements ont encore plus de mal à régler rapidement les litiges. Soyons clairs : ce n’est pas normal que ce soit si long de régler des problèmes dans nos milieux de travail.
Les employeurs doivent sortir de la logique juridique à tout prix et discuter avec les syndicats pour régler les problèmes que vit le personnel. C’est une autre solution pour mieux attirer et retenir les gens dans le réseau.
Malheureusement, dans bien des cas, nos syndicats ne sentent pas d’intérêt de la part de leur employeur à accélérer le règlement des litiges et des griefs. Pourtant, laisser perdurer des problèmes de relations de travail dans nos milieux ne fait qu’envenimer les choses. C’est déjà assez difficile de travailler dans le réseau, sans en plus avoir à attendre sans cesse pour que l’employeur règle les problèmes.
Lors de la dernière négociation, nous sommes parvenus à obtenir un comité de travail avec la partie patronale pour nous pencher sur cette question. Cette négociation doit maintenant permettre de mettre en pratique les solutions identifiées.
Afin d’améliorer l’accès à la justice pour le personnel du réseau, nous proposons plusieurs mesures concrètes, entre autres :
- La mise en place obligatoire d’un mécanisme de médiation-arbitrage
- L’obligation de communiquer préalablement la preuve avant un arbitrage
- La mise en place d’un mécanisme de traitement des demandes de reclassification vers un autre titre d’emploi pour les personnes salariées
- La mise sur pied obligatoire d’un comité local ad hoc de médiation des griefs à l’entrée en vigueur de la convention collective
En implantant ces solutions, nous parviendrions à améliorer le climat de travail et ainsi à avoir de meilleures conditions de travail pour donner les services à la population.
Ne pas avoir à payer pour venir travailler
Pour bien des travailleuses et des travailleurs du réseau, ça coûte cher de se rendre dans leur établissement. Les frais de stationnement représentent une perte de revenus importante et les remboursements des frais de déplacement pour exercer ses fonctions à l’extérieur de l’établissement sont insuffisants.
Peu de gens savent à quel point ça coûte cher d’avoir accès aux stationnements pour le personnel du réseau. Nous mettons déjà assez d’efforts pour prendre soin de la population, ce n’est pas normal d’avoir à sortir de l’argent de nos poches pour venir donner des services.
Avec la hausse marquée de l’indice des prix à la consommation (IPC) et la flambée du prix de l’essence, il faut améliorer les remboursements des frais de déplacement, et ce, à plusieurs niveaux, notamment :
- En augmentant l’indemnité kilométrique
- En abolissant la borne de 8 000 kilomètres
- En ajoutant une indemnité minimale pour chaque jour d’utilisation d’un véhicule automobile personnel dans le cadre du travail
- En augmentant les indemnités de repas lors de déplacements à l’extérieur de l’établissement
- En éliminant les frais de stationnement pour l’ensemble des personnes salariées dans les installations de l’employeur.
En plus, afin de favoriser l’utilisation de moyens de transport verts, il y a lieu d’intégrer à la convention collective des mesures spécifiques sur le sujet.
Voilà une autre solution que nous proposons pour attirer et retenir le personnel dans le réseau. Il n’en tient maintenant qu’au gouvernement d’entendre cet appel et d’avancer en négociation.