La négociation en santé et services sociaux est un moment pour implanter des solutions pour aider notre réseau et le personnel. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on en a bien besoin. Ce qui est aussi très clair, c’est que pour améliorer les services à la population, il faut améliorer nos conditions de travail.
Des solutions pour agir du bord du personnel de la santé et des services sociaux
Le personnel du réseau de la santé et des services sociaux veut donner les meilleurs services possibles à la population. Mais les failles de notre réseau minent la confiance de la population et du personnel. Après des années à subir de nombreuses réformes bureaucratiques et des compressions budgétaires désastreuses, c’est vrai que notre réseau a du mal à se sortir de cette crise. Mais ce qui est faux, c’est que c’est impossible d’améliorer la situation.
C’est pourquoi la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) veut profiter de la négociation avec le gouvernement pour humaniser les soins et les services donnés à la population. Et pour ça, il faut nécessairement s’attaquer aux mauvaises conditions de travail. Nous n’avons plus à convaincre les gens que notre quotidien au travail est difficile. Nous devons maintenant nous organiser pour que nos solutions soient prises en compte par le gouvernement.
5 orientations pour améliorer nos conditions de travail
La négociation du secteur public se tient à deux tables en parallèle. La table centrale porte sur les enjeux qui touchent tout le personnel du secteur public, comme les salaires, les droits parentaux et le régime de retraite. La table sectorielle est celle qui porte sur les conditions de travail spécifiques au réseau de la santé et des services sociaux. La négociation sectorielle de la FSSS-CSN repose sur cinq grandes orientations, soit :
- Orientation 1 : humaniser les soins et les services
- Orientation 2 : valoriser le personnel et rehausser le sentiment d’appartenance
- Orientation 3 : régler les iniquités et les problèmes de justice
- Orientation 4 : prendre soin des travailleuses et des travailleurs
- Orientation 5 : miser sur les services publics et la décentralisation
Ces orientations rassembleuses proposent chacune des solutions concrètes pour améliorer les choses dans le réseau. Elles ont été établies après une vaste consultation des travailleuses et des travailleurs dans les derniers mois. Cela a débuté par un sondage électronique au début 2022 auquel ont participé des milliers de membres de la FSSS-CSN et qui a permis d’identifier les priorités de la négociation. Cela s’est poursuivi avec une tournée en assemblées générales partout au Québec pour convenir ensemble des revendications à mettre de l’avant.
Dans les prochaines semaines, nous vous présenterons ces propositions. Commençons par celles de l’orientation 1.
Pour en savoir plus sur les demandes de l’orientation 1 de la FSSS-CSN, vous pouvez aussi visionner cette vidéo qui les présentent.
Améliorer et encourager l’autonomie professionnelle
L’organisation de notre travail a été atteinte par la vision managériale de nos employeurs. Ils ont pressé le citron sans arrêt en préférant surveiller et minuter notre travail plutôt que de nous donner ce qu’il faut pour bien prendre soin de la population.
Pour humaniser les soins les services, nous devons avoir notre mot à dire sur la façon de donner les services. Nous devons pouvoir choisir nos outils et nos méthodes de travail. C’est nous qui sommes les mieux placés pour améliorer les choses. Il suffit de nous écouter !
En misant sur les compétences de tous les membres de l’équipe de travail, nous pouvons à la fois donner un sens à notre travail et améliorer les services.
Ça prend des ratios !
Bien qu’on en parle depuis longtemps, les gouvernements ont refusé de mettre en place des ratios pour améliorer notre quotidien au travail. C’est pourtant une solution majeure pour faire mieux dans le réseau ! Il s’agit d’une solution qui montre bien que l’amélioration des soins passe inévitablement par de meilleures conditions de travail. La mise en place de ratios serait un moyen concret de rassurer la population sur la qualité des soins, tout comme de réduire notre charge de travail.
C’est pourquoi ça prend des ratios, dans certains services ou titres d’emploi et dans diverses catégories. Ça prend des ratios qui tiennent compte de la complexité de la condition des usagères et usagers.
Favoriser le transfert des connaissances et le soutien professionnel
Des milliers de personnes joignent et quittent le réseau chaque année. L’accueil de la relève est un défi de taille dans un réseau qui fera face dans les prochaines années au départ à la retraite de milliers de travailleuses et de travailleurs.
Il faut donc mieux épauler la relève tout en reconnaissant les efforts du personnel qui l’accueille. Trop souvent, les travailleuses et les travailleurs qui accueillent la relève sont trop peu soutenus et reconnus. Et pour celles et ceux qui arrivent dans le réseau, le support des collègues est crucial. En ce qui concerne le personnel qui quitte pour la retraite, il faut prévoir une période de transfert de connaissances pour la personne qui la remplacera.
Pour apporter ces changements, il faut améliorer notre convention collective.
Pour un personnel qui a le temps de prendre soin
Les coupes budgétaires ont réduit le nombre de postes du personnel de bureau et de l’administration. Cela a eu pour conséquence de rajouter des tâches cléricales au personnel soignant et clinique. Ces tâches prennent trop de temps au personnel au détriment des services à offrir à la population. Il faut les décharger de ces tâches en misant sur l’ajout de personnel administratif et sur leurs compétences pour mieux soutenir les autres professionnelles.
Nous avons toutes et tous notre rôle à jouer dans le réseau. Laissons les soignant-es soigner en misant sur la place du personnel administratif !
Faire connaître nos revendications !
Dans les prochaines semaines, nous vous invitons à discuter largement de ces revendications. Ces solutions doivent être connues dans nos milieux de travail. C’est un passage nécessaire pour ensuite nous mobiliser ensemble pour obtenir des gains pour humaniser les soins et les services.
Josée Marcotte
Vice-présidente de la FSSS-CSN
