< Retour Imprimer
    • 05 DÉC 22
    Qu’attend le gouvernement pour valoriser le personnel du réseau ?

    Les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ont tout fait pour nous sortir de la pandémie. Chaque jour, nous mettons tous les efforts pour prendre soin de la population. Et pourtant, nous attendons toujours que le gouvernement réponde à nos demandes et valorise notre travail. En pleine crise de manque de personnel, le gouvernement doit faire mieux.

    Bien des gens quittent le réseau parce qu’elles et ils sentent qu’on ne reconnait pas leurs efforts. Il faut changer ça ! La deuxième orientation de la négociation sectorielle de la FSSS-CSN porte justement sur des solutions concrètes pour mieux valoriser le personnel et ainsi rehausser le sentiment d’appartenance envers les établissements du réseau. Il y a une époque pas si lointaine où on était fier de travailler dans le réseau. Pour que ça redevienne le cas, il faut implanter nos solutions !

    Jusqu’au mois de mars prochain, nous multiplions les outils de communication pour vous tenir informés des demandes syndicales pour améliorer nos conditions de travail. La négociation sectorielle de la FSSS-CSN se concentre sur 5 grandes orientations rassembleuses.

     

    Pour une prime de reconnaissance !

    Il faut mieux reconnaître l’expérience dans le réseau et c’est pourquoi nous proposons la mise en place d’une prime de reconnaissance qui augmenterait avec les années d’engagement. Voilà une solution concrète pour reconnaître les travailleuses et travailleurs expérimentés qui donnent des services à la population et retenir le personnel ! La prime d’ancienneté que nous avons dans notre convention collective n’a pas bougé depuis… 1964 ! C’est pour ça qu’il faut la changer en une prime de reconnaissance !

    Des vacances pour reprendre notre souffle

    Le personnel du réseau est épuisé après des années d’austérité et de lutte à la pandémie. On a même dû reporter nos vacances durant la pandémie. Une proposition revient souvent dans les discussions entre collègues de travail et c’est celle d’augmenter les congés annuels.

    Nous proposons de devancer l’acquisition de la 5e semaine de congé annuel et d’introduire une 6e semaine de vacances. Si le gouvernement veut montrer qu’il est un employeur de choix, voilà une des mesures qu’il peut implanter pour le prouver !

    Agir sur le temps supplémentaire

    Le recours au temps supplémentaire et surtout au temps supplémentaire obligatoire et aux gardes obligatoires est un fléau dans le réseau. C’est un des phénomènes qui décourage le plus les gens de rester dans le réseau.

    Le gouvernement n’a pas livré la marchandise à ce sujet. Nous avons des solutions à lui proposer. En pleine pénurie de personnel, le personnel qui accepte de faire du temps supplémentaire fait la différence. Plutôt que d’y aller encore par des arrêtés ministériels, le gouvernement doit négocier avec nous pour bonifier les mesures pour le personnel qui fait du temps supplémentaire. Par exemple, nous demandons le paiement des heures supplémentaires au taux double et de régler l’inégalité qui touchent les professionnels en ce qui concerne certaines règles liées au temps supplémentaire.

    Cette négociation doit aussi permettre de mettre fin au TSO et aux gardes obligatoires. Ce mode de gestion pollue le quotidien de trop d’entre nous.

    Mettre à jour la nomenclature des titres d’emploi

    La nomenclature des titres d’emploi, des libellés, des taux et des échelles de salaire est le document officiel pour faire référence aux tâches et au salaire des différents titres d’emploi du réseau. Comme la réalité du travail change constamment, il faut revoir la nomenclature pour s’assurer qu’elle représente bien les tâches réelles effectuées par le personnel. Il faut aussi préciser les exigences requises pour éliminer les disparités et améliorer l’accès aux postes. Dans certains cas, il est nécessaire de créer de nouveaux titres d’emploi ou encore de revoir l’évaluation du rangement salarial.

    Malheureusement, le gouvernement se traîne trop souvent les pieds pour reconnaître ces changements et adapter la nomenclature. C’est pourquoi nous demandons de modifier et améliorer la nomenclature pour qu’elle s’adapte aux nouvelles réalités. Nous voulons aussi en profiter pour corriger les incohérences salariales et améliorer les mesures d’accès aux postes et de reconnaissance de scolarité additionnelle.

    Reconnaître les tâches d’initiation, d’orientation, de formation et de parrainage

    Le réseau vit des mouvements de personnel intenses. C’est donc crucial de mieux organiser le travail pour aider celles et ceux qui accueillent et parrainent des nouveaux. Ces tâches demandent du temps et méritent d’être mieux reconnues. Ce soutien est majeur pour les personnes qui joignent un réseau complexe. Avoir l’appui d’un collègue change tout.

    Dans la négociation, nous demandons de dégager du temps pour bien accueillir la relève dans nos équipes et accorder une reconnaissance salariale à celles et ceux qui doivent effectuer ces tâches.

    Reconnaître le travail dans des milieux contraignants et des cadres horaires moins attrayants

    Le manque de personnel touche tout le réseau, mais encore plus pour certains milieux ou quarts de travail plus difficiles. Dans un réseau qui roule 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, c’est tout un défi de parvenir à couvrir tous les quarts et les secteurs. On peut par exemple penser au personnel œuvrant auprès des usagères et usagers présentant des troubles graves du comportement (TGC). Ou encore à celles et ceux qui travaillent dans les résidences à assistance continue (RAC), en soins de longue durée, dans les milieux carcéraux, dans les soins critiques, dans le Grand Nord et dans la région frontalière de l’Outaouais.

    Nous devons mettre en place de bonnes conditions pour réussir à répondre aux différents besoins de la population et encourager celles et ceux qui occupent ces postes. Il faut aussi agir pour attirer et retenir le personnel dans des localités particulièrement touchées par la pénurie.

    Rembourser les droits d’exercice exigés

    On ne devrait pas avoir à payer pour travailler. Pourtant, plusieurs d’entre nous doivent débourser des sommes pour travailler dans le réseau, que ce soit par exemple les frais pour des ordres professionnels ou encore d’autres droits d’exercice exigés par l’employeur.

    C’est pourquoi nous demandons que l’employeur rembourse les droits d’exercice exigés ou autres droits liés aux conditions d’exercice.

    Améliorer le développement des connaissances

    Tout au long de notre carrière dans le réseau, nous continuons de développer nos compétences pour mieux répondre aux besoins de la population. La formation continue est un moyen concret d’améliorer les services et de reconnaître nos efforts. C’est pourquoi il faut notamment améliorer les conditions visant le développement des connaissances, bonifier les budgets, pérenniser les budgets existants et permettre de reporter les budgets inutilisés d’une année à l’autre.

    Baliser le télétravail

    Nous avons vécu un avant et un après pour le recours au télétravail. Il a pris une place importante depuis la pandémie. Nous devons introduire à notre convention collective des balises pour prendre en compte cette nouvelle réalité du travail afin de nous assurer notamment que le télétravail reste volontaire et accessible si la nature des fonctions le permet et que les outils de travail appropriés soient fournis par l’employeur.

     

    Frédéric Lapierre Justin
    Représentant de catégorie et membre du comité de négociation de la FSSS-CSN