Après un premier billet de blogue qui montrait le mépris du gouvernement envers le personnel de bureau et de l’administration, je m’attarde aujourd’hui à rappeler que l’heure est venue d’entendre nos solutions.
Plus de 10 ans à presser le citron
Depuis l’adoption du projet de loi 100 (Loi mettant en œuvre certaines dispositions du discours sur le budget du 30 mars 2010 et visant le retour à l’équilibre budgétaire en 2013-2014 et la réduction de la dette) en 2010, les gouvernements n’ont cessé de couper dans les services administratifs, entre autres en ne remplaçant qu’un départ à la retraite sur deux. Ces coupes ont créé une pression sur le personnel clinique et soignant. Elles ont aussi surchargé le personnel de bureau qui a été contraint d’assumer les tâches des personnes non remplacées. La détérioration des conditions de travail qui en a découlé est en partie à l’origine des difficultés d’attraction et de rétention que nous vivons présentement. À vouloir trop couper, le gouvernement a créé des situations de surcharges inacceptables.
La réforme Barrette, la goutte qui fait déborder le vase
Après avoir été écrasé par les coupes administratives, le personnel du réseau a ensuite subi de plein fouet les impacts néfastes des fusions par la création des CISSS et des CIUSSS. Ces mégastructures ont complexifié la gestion des services, des départements, des secteurs. Les travailleuses et les travailleurs de bureau et de l’administration se retrouvent loin des gestionnaires et des directeurs qui prennent des décisions qui concernent l’organisation de leur travail, sans impliquer le personnel concerné. Les gestionnaires sont trop souvent surchargés pour être en mesure de soutenir le personnel, pour prendre le temps de bien connaître la réalité du travail et pour éviter d’appliquer des décisions qui empirent l’organisation du travail.
Un contexte qui mine le moral
Il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre comment ça se fait que nos établissements de santé et de services sociaux ont de si grandes difficultés à attirer et retenir la main d’œuvre. Le temps des « gras durs » est révolu depuis longtemps dans le secteur public ! Le gouvernement va devoir offrir de meilleures conditions de salaire et de travail, adaptées aux nouvelles réalités du marché du travail au Québec. Ce n’est pas en divisant le personnel par des primes accordées à certains titres d’emplois et en méprisant une partie de son personnel que le gouvernement va attirer et retenir du personnel.
La frustration des salariés-es est de plus en plus grande, les gens quittent le réseau pour aller travailler dans d’autres secteurs où les conditions de travail et salariales sont plus attrayantes. Elles vont travailler là où les employeurs appliquent correctement la Loi sur l’équité salariale et s’efforcent d’éliminer la discrimination salariale !
Écouter nos solutions pour faire mieux
Il est plus que temps d’ajouter des ressources ! Le gouvernement dit souhaiter une modernisation de l’organisation de l’offre de soins et de services. Pour y arriver, nous aurons besoin de plus de personnel ! Le mouvement syndical s’est opposé aux coupes de postes. Le mouvement syndical s’est opposé aux fusions et à la centralisation des services. On ne nous a pas écoutés et le temps qui passe nous donne malheureusement raison. Nous aurions préféré nous tromper. De nouveau, on tend la main au gouvernement pour mettre en place des conditions gagnantes qui amélioreront la situation à court et à long terme.
La contribution inestimable du personnel de la paie
Maintenant, pensons au personnel du service de la paie, qui en plus de leur charge de travail déjà très élevée, doit subir les erreurs du gouvernement qui ne respecte pas sa signature et ne prend pas les moyens nécessaires pour verser les sommes dues au personnel dans les délais. Certes, le personnel de la paie n’est pas responsable des retards, seul le gouvernement est à blâmer. Toutefois, le personnel de la paie en nombre déjà insuffisant doit notamment s’occuper de verser les ajustements et les rétroactivités de salaire liées à la convention collective, les ajustements et les rétros suite au règlement des plaintes de maintien l’équité salariale, les montants forfaitaires et pour couronner le tout, des primes d’assiduité auxquelles elles et ils n’ont pas accès ! On est loin de pouvoir qualifier cet employeur de reconnaissant.
Le personnel informatique est au rendez-vous
Pensons aussi au personnel informatique, qui a dû déployer rapidement et efficacement une multitude de nouvelles solutions, mettre à niveau les infrastructures, préparer et livrer du nouveau matériel pour le télétravail, gérer les accès au parc informatique, notamment en ajoutant tout le personnel embauché dans le cadre de l’opération je contribue.
Qu’attend le gouvernement pour agir ?
Ce n’est là que deux exemples de regroupement de personnel qui ont dû, eux aussi, mettre les bouchées doubles pour garder l’avion en vol. On réclame que le gouvernement mette en place une reconnaissance pour l’ensemble du personnel administratif qui, lui aussi, participe à l’effort de maintien des services. Après le délestage imposé par la pandémie, le gouvernement indique déjà qu’il souhaite prendre les bouchées doubles pour diminuer les listes d’attente et rattraper le temps perdu. Le personnel de bureau et de l’administration répondra présent. Le gouvernement de la CAQ saura-t-il reconnaître l’apport de l’ensemble de son personnel ? Le gouvernement de la CAQ sera-t-il en mesure d’offrir des conditions de travail plus humaines ?
Monsieur Dubé, Monsieur Legault, il y a urgence de reconnaître les efforts de l’ensemble du personnel de bureau et de l’administration !