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    • 14 AVR 20
    Il faut rehausser les mesures de protection dans le secteur préhospitalier

    Dans ce billet de blogue, la FSSS-CSN fait état des préoccupations des travailleurs et travailleuses du secteur préhospitalier face à la crise de la COVID-19.

    Des mesures de protection insuffisantes

    Lors de l’épidémie du SRAS à Toronto, 45 % des gens contaminés étaient du personnel soignant et 75 % de la contamination avait eu lieu dans un contexte hospitalier. Présentement, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) recommande essentiellement le même niveau de protection que ce qui a été utilisé à Toronto. L’actuelle contamination importante du personnel dans les CHSLD nous démontre bien que nous n’avons pas appris des erreurs du passé. Dans le secteur préhospitalier comme dans plusieurs secteurs du réseau de la santé et des services, il faut rehausser les mesures de protection.

    Il est important de se rappeler que les recommandations de l’INSPQ proviennent d’études faites dans un contexte hospitalier, où le nombre important de changements d’air à l’heure permet de contrôler les risques aériens. Or, si on contextualise la position de l’INSPQ au contexte préhospitalier, on se rend compte que les directives sont insuffisantes pour assurer la protection des paramédics. Nous nous rendons même compte actuellement que dans plusieurs situations, même le masque N95 serait insuffisant.

    Le contexte actuel d’urgence sanitaire due à la COVID-19 a pour conséquence de faire qu’un nombre croissant de travailleuses et travailleurs de la santé sont infectés. Une revue de la littérature scientifique en matière de normes applicables au niveau de la protection respiratoire selon les différents contextes préhospitaliers, le milieu d’hébergement et les services à domicile en matière de santé et sécurité au travail (maladie de type 3/actuellement COVID-19) démontre qu’un changement s’impose.

    La CSN au front pour assurer la protection des travailleuses et travailleurs du préhospitalier

    Nous avons donc demandé à la CSN de produire un avis sur les directives de l’INSPQ et le degré de conformité aux normes et standards reconnus en matière de protection des travailleurs et travailleuses du secteur de la santé. Prioritairement, un avis rapide et spécifique aux secteurs préhospitalier, en CHSLD et autres milieux d’hébergement ainsi qu’en SAD s’impose. Et ce, afin de constituer un dossier pour soutenir nos représentations en faveur du rehaussement des mesures de protection respiratoire. Nous souhaitons obtenir plus d’informations à ce sujet afin de nous guider nos échanges du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN.

    Merci aux travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier !

    Évidemment, nous devons aussi rappeler les conditions d’exercice exceptionnelles dans lesquelles les paramédics et les répartitrices et répartiteurs médicaux d’urgence (RMU) interviennent au quotidien depuis le début de cette crise. Un récent article de Radio-Canada en fait d’ailleurs un bon résumé.

    Je tiens à remercier les paramédics qui évoluent dans des environnements non contrôlés en entrant partout chez le monde. Je tiens aussi à remercier les RMU, le personnel de soutien et le personnel de bureau. Nous soulignons justement la Semaine des télécommunications d’urgence, qui rappelle l’importance du travail du personnel du secteur préhospitalier.

    Jean Gagnon, Paramédic représentant du secteur préhospitalier
    Lucie Longchamps, Vice-présidente de la FSSS-CSN