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    • 04 JUIL 22
    Réseau de la santé : Et si la solution était plus simple que l’on pense ?

    Force est d’admettre que bien des gens doutent qu’il soit possible d’amener le paquebot de la santé et des services sociaux à bon port. Les réformes des dernières années n’y font rien : la population continue d’attendre pour avoir accès aux services. Et elle est en train de perdre patience. Tout cela est compréhensible. Plusieurs pensent que le réseau est devenu trop complexe pour s’en mêler. Mais c’est tout faux. On peut faire mieux et c’est plus simple qu’il n’y parait.

     

    Les CLSC, la solution qui saute aux yeux

    La solution pour faire mieux saute aux yeux et elle se trouve tout près de nous. Les CLSC sont implantés dans toutes les communautés. Ils sont la clé pour refonder notre réseau et enfin répondre aux besoins de la population. Il n’est pas nécessaire de reculer bien loin dans notre histoire pour se rappeler du temps où les CLSC jouaient un rôle majeur dans la santé des communautés.

     

    Une refondation qui doit s’appuyer sur les bonnes fondations

    Si le projet de refondation du ministre Dubé contient quelques lueurs prometteuses, il ressemble malheureusement trop à une liste d’épicerie de mesures qui tirent dans tous les sens sans être porteur d’une réelle vision.

    Il faut s’inspirer de ce qui a déjà bien marché pour remettre notre réseau sur les pieds. Pour cela, il faut mettre derrière nous toutes ces fausses bonnes idées qui nous ont menés dans le cul-de-sac actuel. Non, la centralisation n’est pas la solution, pas plus que le recours au privé. Si c’était le cas, on n’en serait pas là.

    Pourtant, dans sa forme actuelle, la refondation du ministre Dubé court après les mêmes mirages. Décentraliser le réseau, c’est plus que d’ajouter des cadres dans les établissements. Ce doit être de revoir l’organisation du réseau pour laisser de côté les CISSS et CIUSSS ingérables et s’engager vers une organisation locale des services pour répondre aux besoins du milieu.

    Et que dire du privé ? Plusieurs y voient encore un remède alors qu’il est plus un syndrome de nos problèmes. Refonder le réseau, ce doit être de remettre toutes nos énergies à offrir des services publics de qualité et accessibles, pas de créer des opportunités d’affaires pour le privé.

     

    La population et le personnel doivent avoir voix au chapitre

    Les soins de santé et de services sociaux que l’on reçoit, cela nous concerne toutes et tous. Il faut donc réorganiser notre réseau pour qu’il s’implante dans les communautés et pour que les citoyennes et citoyens et le personnel aient leur mot à dire. La refondation du réseau doit donc passer par un réengagement dans le modèle des CLSC. Évidemment, on ne parle pas des CLSC dans leur forme actuelle, qui offre chaque année moins de services, mais bien de CLSC accessible en tout temps et répondant à un large bassin de besoins de soins et services de première ligne, tant sur le plan médical que psychosocial.

    Ce que ça nous prend pour nous redonner collectivement confiance dans notre réseau, c’est un service public axé sur les besoins des communautés, accessible, géré démocratiquement, planifié localement, transparent et qui agit en prévention. Voilà la vision qu’il nous faut pour répondre aux besoins de la population.

    Réjean Leclerc
    Président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)