La clé pour régler les problèmes du réseau, c’est d’améliorer nos conditions de travail. Il faut mettre fin à l’hémorragie ; trop de gens quittent en raison des mauvaises conditions. C’est pour cette raison que nous portons 4 demandes dans l’orientation 4 de notre négociation en santé et services sociaux. Cette orientation porte le nom : prendre soin des travailleuses et des travailleurs. C’est un facteur majeur pour réussir à améliorer les services à la population.
Négociations 2023 en santé et services sociaux
La négociation est toujours un moment à saisir pour faire avancer le réseau dans la bonne direction. Ce que nous voulons, c’est que le gouvernement entende enfin les solutions proposées par le personnel pour mettre fin à la crise qui frappe le réseau depuis trop longtemps.
Nos 27 demandes de négociation pour améliorer les conditions de travail dans le réseau de la santé et des services sociaux sont chacune une occasion à saisir pour le gouvernement s’il veut vraiment changer les choses, s’il veut vraiment être un employeur de choix. Il est faux de croire qu’il n’est pas possible de faire mieux dans notre réseau public. Mais la seule manière d’y arriver, c’est en améliorant la situation pour celles et ceux qui donnent les soins et les services à la population.
Depuis plusieurs semaines, nous mettons des énergies importantes pour bien faire connaître les demandes de négociation. Plus nos solutions sont connues et partagées parmi nos collègues de travail, plus nous serons forts pour arriver à convaincre le gouvernement d’agir du bon bord, du bord du personnel du réseau de la santé et des services sociaux !
Ce mois-ci, nous vous présentons les demandes de l’orientation 4 de la négociation sectorielle. Voyons-y de plus près.
Pour une meilleure conciliation famille-travail-études
Concilier le travail avec nos vies personnelles est tout un défi. Nous voulons continuer à obtenir des mesures pour nous aider à prendre soin autant de nos proches que de la population.
Malheureusement, bien des employeurs ont développé des postes qui nuisent à la conciliation famille-travail-études. Nous forcer à être disponibles sur plusieurs quarts de travail, dans des sites différents, n’est certainement pas une manière ni d’assurer de bons services à la population ni de nous aider à bien prendre soin des gens qu’on aime.
Pour devenir un employeur de choix, le gouvernement doit en faire davantage à ce niveau. C’est pourquoi nous lui soumettons plusieurs solutions.
Il faut élargir les motifs pour accéder au régime de congé de conciliation famille-travail-études (CFTÉ) avec étalement du salaire, par exemple en nous permettant de nous acquitter de nos obligations liées à la garde ou à l’éducation de nos enfants ou de ceux de nos conjoint-es et même de nos petits-enfants.
En plus, il faut améliorer certaines conditions d’accès à ce régime, notamment en permettant l’accès à aux personnes salariées non-détentrices de poste. Également, nous revendiquons la mise sur pied obligatoire des comités locaux CFTÉ au sein des établissements. Finalement, deux des dix journées pour responsabilité familiale, journées circonscrites à la Loi sur les normes du travail, doivent être rémunérées.
Être mieux soutenu quand on tombe au combat
Bien du personnel du réseau traverse des périodes d’invalidité. Notre charge de travail est lourde et notre santé physique et psychologique est touchée. L’épuisement professionnel est malheureusement devenu trop fréquent.
Plutôt que de travailler en prévention pour réduire notre charge de travail, certains employeurs mettent trop de pression sur les gens en invalidité. Il faut que ça cesse ! Nous voulons profiter de cette négociation pour mettre un frein à cette tendance des employeurs de taper sur la tête de nos collègues de travail en invalidité. Ils et elles sont déjà à bout de souffle. Aidons-les à prendre le temps qu’il faut pour pouvoir revenir en pleine forme pour nous épauler.
Sur la question de l’assurance salaire et de l’invalidité, nous voulons nous concentrer notamment à mieux encadrer les retours progressifs au travail après les 104 premières semaines d’invalidité, à revoir la période de requalification pour une nouvelle invalidité et à mieux soutenir les personnes en invalidité face aux pressions des employeurs.
Agir en prévention pour contrer la violence
La pandémie a montré qu’il faut en faire plus en santé et sécurité au travail (SST) pour bien nous protéger face aux multiples risques d’accidents et de maladies dans nos milieux de travail. La prévention est la clé pour réduire les risques à la source. Le réseau de la santé et des services sociaux est un employeur qui peut faire beaucoup mieux. Bien trop de travailleuses et travailleurs se blessent, pensons par exemple aux troubles musculo-squelettiques. Et la santé mentale est très affectée par l’épuisement professionnel important et la surcharge de travail incessante.
La négociation doit donc permettre d’aller encore plus loin pour mieux protéger notre monde. Il faut notamment prendre acte des nombreux problèmes que nous avons vécus durant la pandémie pour ne plus jamais revivre ça. Le gouvernement doit enfin reconnaître le principe de précaution quand une épidémie frappe nos établissements. Il doit s’engager à en faire plus pour bien nous protéger, notamment au niveau des équipements de protection. Il doit aussi envoyer le signal aux employeurs que la meilleure manière d’améliorer la SST dans nos milieux de travail, c’est de travailler conjointement avec les syndicats.
Un autre chantier majeur à ce sujet, c’est celui de freiner les gestes violents envers le personnel. Là-dessus aussi, il est urgent d’agir du bord du personnel.
En faire plus pour l’environnement
La crise climatique a un impact direct sur notre travail. Prendre soin des gens touchés par la crise climatique occupera une place de plus en plus importante dans notre travail si rien n’est fait. On n’a qu’à penser aux victimes des inondations qui deviennent de plus en plus fréquentes au Québec, ou encore à celles et ceux qui vivent difficilement les épisodes de canicule. Ces personnes ont besoin des services du réseau, ce qui vient rajouter une pression de plus sur un réseau déjà saturé.
Il faut agir pour freiner cette crise. Le réseau peut faire bien mieux à ce niveau. L’utilisation massive de matériaux non recyclés et jetables se poursuit malheureusement dans plusieurs établissements. Il faut aussi favoriser davantage les achats locaux, ce qui aide les producteurs locaux et réduit le transport polluant.
Pour faire bouger les choses dans nos établissements, nous demandons de mettre sur pied des comités locaux paritaires sur l’environnement et le développement durable.
En implantant nos solutions, on peut mieux prendre soin du personnel et ainsi réussir à améliorer les services à la population.
Guillaume Clavette
Représentant de catégorie et membre du comité de négociation de la FSSS-CSN