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    • 07 OCT 22
    Brossage de dents en CPE et en milieu familial: un programme contre-productif selon la FSSS-CSN

    La fédération de la santé et des services sociaux de la CSN accueille avec scepticisme l’annonce récente du ministère de la santé et des services sociaux quant au programme de brossage de dents en CPE et en milieu familial.  À nos yeux, passer par les éducatrices déjà surchargées est irréaliste, voir contre-productif si l’on considère en plus ses différents impacts au niveau de la salubrité et du possible désengagement des parents.

    Pour Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN et responsable des secteurs des CPE et des RSGE « Nous croyons que c’est la responsabilité des parents d’assurer l’hygiène de base à la maison et qu’il y a un risque de désengagement de leur part sous prétexte que le brossage de dents a été déjà fait au CPE ou auprès de la responsable en service de garde éducatif en milieu familial. »

    Rappelons le brossage des dents fut abandonné au fil du temps dans plusieurs CPE et milieux familiaux pour des raisons d’hygiène évidentes. Les enfants ayant beaucoup de difficulté à effectuer la routine sans contaminer leur brosse à dents sur une surface quelconque. Le nombre de maladies infectieuses étant élevé, il fut décidé d’éliminer ce type de vecteur qui apportait plus de risques que de bienfaits.

    « La charge de travail pour les éducatrices et pour les responsables en service de garde éducatif est déjà très grande, il n’y a pas d’espace pour ajouter une routine qui peut prendre jusqu’à 20-30 minutes. La période de fin du repas est une période de transition particulièrement difficile pour tous les groupes d’âge, où il y a une certaine désorganisation des enfants ainsi qu’une contrainte de temps pour exécuter toutes les tâches, tout en amenant les enfants vers la période de la sieste de façon calme et éducative » de lancer Lucie Longchamps.

    Dans les CPE, la FSSS-CSN est d’avis qu’il faudrait une diminution de ratio ou une deuxième éducatrice à l’enfance offrant du soutien à l’éducatrice du groupe pour réussir à ajouter cette routine. De plus, la décision d’implanter ou non ce programme devrait relever des équipes de travail, qui sont déjà surchargées.

    Et pourquoi ne pas redonner la prévention aux CLSC?

    La prévention et le dépistage au niveau des soins buccodentaires pour les enfants devraient plutôt être un programme soutenu par les équipes des CLSC.  Ça serait l’occasion de renforcer leur mandat en prévention et d’agir sur les déterminants sociaux de la santé. «L’éducation directement dans les familles, avec un accompagnement du personnel des CLSC semble plus approprié que ce qui est proposé » de terminer Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.