
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) se désole du budget de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui va de l’avant avec un sous-financement important du réseau public. Ce manque de vision coûtera très cher à la population.
En santé et services sociaux, la croissance des investissements est limitée à 3 % cette année (alors que les coûts du système sont de 5,4 %), ce qui représente un manque à gagner de près de 1,5 G$. Le réseau ne pourra répondre à la croissance et au vieillissement de la population, ni composer avec l’inflation et améliorer les services. L’an prochain, la croissance prévue de moins de 2 % creusera le manque à gagner de 4 G$ pour les deux dernières années.
« L’austérité en santé se confirme et amplifiera les problèmes d’accès aux soins et aux services pour la population, se désole le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc. Cette austérité menace l’équilibre social avec les nombreuses crises qui secouent la province, que l’on pense seulement à l’insécurité alimentaire, au manque de logement social, à l’itinérance et à la santé mentale. Dans l’actuel contexte d’incertitude, le gouvernement devrait investir pour solidifier notre filet social en santé et en services sociaux. »
La FSSS–CSN rappelle que le sous-financement annoncé aujourd’hui par le ministre des Finances s’ajoute aux compressions de 1,5 G$ qui n’ont pas encore toutes été appliquées dans le réseau. La multiplication de ces attaques fragilisera dangereusement le réseau public. La FSSS–CSN ne peut passer sous silence les impacts sur les travailleuses et les travailleurs du réseau, qui doivent conjuguer avec une surcharge de travail, de l’insécurité et du stress causés par le désengagement de ce gouvernement envers leur mission essentielle et celle de tout le réseau public.
Occasion manquée
Le gouvernement de la CAQ manque aussi une occasion en or de mieux contrôler les coûts de santé en amorçant un grand virage vers le soutien à domicile (SAD) public. « Ce virage bénéficierait au système tout entier en limitant les visites à l’urgence et les besoins en hébergement longue durée », illustre Réjean Leclerc.
La FSSS–CSN juge très inquiétante la faiblesse des investissements dans les services de garde éducatifs à l’enfance, ce qui ne présage rien de bon pour ce réseau si important pour les enfants, l’accès des femmes au marché du travail et l’avenir de notre société. De plus, la FSSS–CSN dénonce l’oubli complet du gouvernement envers les besoins importants du milieu communautaire.
Le gouffre Santé Québec
Comme prévu, l’arrivée de Santé Québec coûte cher. Les coûts administratifs sont déjà en explosion (+20 % entre 2024-25 et +28 % prévus en 2025-26), soit une hausse de près de 1 G$ en deux ans seulement. Quant au budget total, il passe de 1,6 G$ à 2,5 G$ en deux ans, en grande partie en raison de projets informatiques coûteux. « Comme nous le répétons depuis longtemps : plus c’est gros, plus c’est ingérable », fait remarquer Réjean Leclerc.
Se priver de moyens
La FSSS–CSN dénonce la complaisance fiscale du gouvernement qui se prive volontairement de sommes considérables qui peuvent être récupérées auprès des grandes fortunes, des multinationales ou en luttant contre l’évasion fiscale. « C’est comme si la colonne des revenus n’existait plus ! Ce gouvernement manque de courage, et c’est la population qui en souffre », conclut Réjean Leclerc.