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    • 23 JAN 18
    Bye bye réforme Barrette

    La caricature du ministre Barrette lors du dernier Bye bye n’a pas passée inaperçue. De plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer l’approche Barrette et sa réforme. Ils s’en prennent à cette manière de gérer le réseau en réduisant au silence tous ceux et celles qui ne pensent pas comme le ministre. Force est de constater que le quotidien du personnel témoigne des effets néfastes de la réforme Barrette.

    Une réforme au centre de l’austérité libérale

    Faut-il rappeler qu’en plus de cette réforme, le réseau de la santé et des services sociaux a subi et subit toujours les mesures d’austérité du gouvernement libéral ? Malgré les annonces d’investissement faites par ce même gouvernement, nous sommes bien loin du compte. Ces investissements sont simplement une remise partielle des compressions budgétaires et qui sont loin de répondre aux besoins pressants de la population et à l’accessibilité aux services. Le gouvernement a coupé comme jamais et réinvestit légèrement juste à temps pour les élections !

    Pourtant, ce n’est pas les avertissements qui ont manqué pour nous indiquer les dangers qu’allaient entraîner les décisions du gouvernement Couillard. Faut-il rappeler que les rapports de la Protectrice du citoyen ont à plusieurs reprises dénoncé les effets négatifs des décisions gouvernementales sur les services. Ces mêmes rapports ont aussi fait état de coupures de services et des nombreuses difficultés d’accessibilité pour la population.

    L’heure est au moratoire

    J’en reviens donc à la proposition qu’avait soumise au ministre Barrette en avril 2016 un groupe d’experts. Ceux-ci avaient demandé qu’un moratoire sur la réforme Barrette soit mis en place le temps d’analyser ses effets sur le réseau. Devant le silence du ministre, ils ont fait la même demande au premier ministre Philippe Couillard, le 13 juin 2016. Paul Lamarche, professeur honoraire en administration de la santé de l’Université de Montréal, est aussi ex-sous-ministre de la Santé et des Services sociaux. Il a cosigné ces lettres avec Marc-André Maranda, ex-directeur du programme de santé publique, Pierre Joubert, ex-directeur de la recherche et de l’évaluation au MSSS et ex-directeur de la recherche, de la formation et du développement à l’INSPS et Maria De Koninck, professeure émérite au Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine de l’Université Laval. Pour ces experts, il était urgent de mandater soit la vérificatrice générale ou une instance indépendante, composée d’experts et de citoyens, afin de porter un regard critique sur la réforme actuelle.

    Comme il est difficile d’être bon juge soi-même et qu’on ne peut donc pas se fier qu’aux dires du ministre Barrette sur sa réforme, il serait à mon humble avis plus que pertinent de procéder à une évaluation objective de la réforme du réseau de la santé et des services sociaux, et ce, en toute transparence et honnêteté. Alors que les élections approchent, la population a le droit de savoir ce qui arrive à son réseau public.

    La population n’est-elle pas en droit de savoir et d’être en mesure de poser son jugement sur des données probantes et objectives ?

    Guy Laurion