
Une large coalition d’organisations issues des milieux communautaire autonome, de défense des droits de la personne, syndical et médical, dont fait partie la FSSS, s’est réunie aujourd’hui devant l’Assemblée nationale du Québec pour ouvrir au public sa campagne de signature en faveur de la déclaration « Le privé, tout sauf santé ». Après que plus de 540 organisations aient apporté leur soutien à la déclaration, cet événement marque une étape déterminante dans la mobilisation citoyenne pour la défense du réseau public de santé et de services sociaux (RSSS), amorcée à la suite de la présentation de la réforme Dubé.
Face à l’érosion continue du système public sous l’effet de politiques favorisant le développement de la place du privé dans la santé et les services sociaux, des dizaines d’organisations se sont réunies les 21 et 22 février dernier pour dénoncer les impacts de ces choix politiques. L’augmentation des délais d’attente, la précarisation des conditions de travail, la centralisation excessive et l’effritement des services de proximité sont autant de conséquences directes de cette tendance inquiétante. Et l’instauration de Santé Québec par le gouvernement en place ne fait qu’accentuer cette dérive.
« Il faut arrêter de faire croire au monde que le réseau public ne fonctionne pas. Ce sont nos gouvernements qui le sous-financent, qui négligent ses travailleuses et ses travailleurs et qui organisent tranquillement l’exode vers le privé. Ce n’est pas une fatalité, c’est un choix politique. Et c’est la population québécoise qui en paie le prix », s’indigne Émilie Charbonneau, vice-présidente de l’APTS, au nom des organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux.
« Une écrasante majorité de la population croit en la valeur inestimable de notre réseau public », renchérit Sophie Verdon, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé. « Il est urgent d’y réinvestir massivement pour le renforcer plutôt que de le saper en s’en remettant à des intérêts privés dont les marges de profit atrophient nos finances publiques et, à terme, les services disponibles », poursuit-elle.
Vania Wright-Larin, coordonnateur au RÉPAC 03-12, rappelle également le rôle crucial joué par le milieu communautaire : « Les groupes communautaires sont aux premières loges pour constater les impacts ravageurs d’un système de santé à deux vitesses. Sur le terrain, la dégradation orchestrée du réseau public au profit du privé provoque un débordement sans précédent vers les organismes qui continuent d’être largement sous-financés et dont la mission n’est pas de pallier les ratés du système de santé. Pour améliorer la santé globale de notre société, il est capital de respecter le rôle distinct du secteur communautaire et de reconnaître la valeur de sa contribution sociale », explique-t-il.
Ce rassemblement citoyen a été l’occasion, pour la population et les acteur•rice•s de la société civile, d’exprimer leur opposition à cette privatisation rampante. Plusieurs personnes représentantes des partis d’opposition étaient présentes afin de lancer officiellement la campagne en étant les premières signataires de cette déclaration commune. Cet engagement public visait à envoyer un message fort : la santé est un droit fondamental et ne doit pas être traitée comme une marchandise.
La coalition appelle la population québécoise à soutenir cette initiative en signant la déclaration en ligne et en participant aux diverses actions de mobilisation qui suivront.