Hier, à 11 h, les 35 salarié-es du casse-croûte au CHU Sainte-Justine, géré par le groupe Compass, ont déclenché une grève générale illimitée en réponse à leur employeur qui souhaite faire reculer leurs conditions de travail sur plusieurs aspects.
Pour le président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, représentant quelque 1950 travailleuses et travailleurs de l’établissement, Gilles Charrois, cette bataille devenait inévitable face au peu de flexibilité dont fait preuve l’employeur à la table de négociation. « Nous portons, somme toute, peu de demandes d’amélioration. L’essentiel pour nous est de préserver nos conditions de travail, notre convention collective, fruit du travail que nous avons abattu au fil des 40 dernières années. »
Des reculs majeurs
La convention collective est échue depuis février 2010. Le syndicat a tenté de faire progresser les négociations par divers moyens avant de recourir à la grève, mais, encore ce matin, plusieurs points demeuraient en litige, notamment quatre demandes de recul portées par le groupe Compass. Celui-ci souhaite :
- Éliminer les définitions de postes, ce qui pourrait mener à des pertes d’emplois ;
- Réduire le nombre de journées de maladie ;
- Augmenter le coût des repas pour les employé-es ;
- Abolir la clause d’indexation qui assure le maintien du pouvoir d’achat des salarié-es.
Par ailleurs, les parties ne s’entendent pas sur les augmentations de salaires. L’entreprise refuse également la demande du syndicat de faire examiner ses livres comptables par une firme indépendante capable de dresser un portrait de la santé financière du casse-croûte.
Appui sans équivoque
Ces 35 salarié-es, qui assurent le service de repas pour quelque 4000 employé-es de l’hôpital ainsi que pour les patients et leurs familles, ne sont pas seuls dans cette bataille. En effet, les trois syndicats CSN de Sainte-Justine, qui représentent l’ensemble des salarié-es de l’établissement, les appuient de tout cœur. Ils en ont fait une éloquente démonstration ce mercredi, lors d’une épluchette de blé d’inde devant l’hôpital.
Le président du Conseil central du Montréal métropolitain, Gaétan Châteauneuf a réitéré l’appui inconditionnel des syndicats CSN de la région montréalaise.
« Ces salarié-es pourront compter sur l’appui du conseil central et de ses 400 syndicats affiliés représentant 94 000 membres, dans cette bataille pour le respect. Nous les soutiendrons sans relâche pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs de négociation. »
Soulignons que les grévistes bénéficieront également d’un soutien financier de la part de leur syndicat, le SNE du CHU Sainte-Justine, pour la durée du conflit. Ils pourront aussi compter sur l’appui du Fonds de défense professionnelle, alimenté par les 300 000 membres de syndicats CSN.
Services alimentaires perturbés
Cette grève ne sera pas sans effet sur les services alimentaires offerts à l’hôpital. En effet, la nuit et les fins de semaine, le casse-croûte est le seul endroit où l’on peut obtenir des plats cuisinés à l’intérieur de l’hôpital, la cafétéria étant fermée.
Le mois dernier, les travailleuses et les travailleurs du casse-croûte du groupe Compass ont célébré le quarantième anniversaire de leur accréditation syndicale. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux regroupe aujourd’hui quelque 300 000 travailleuses et travailleurs.