La FSSS-CSN réclame un groupe de travail sur la rémunération
Cet après-midi, des travailleuses et des travailleurs de centres d’hébergement privés du grand Montréal ont rencontré les député-es Léo Bureau-Blouin et Suzanne Proulx, respectivement des circonscriptions de Laval-des-Rapides et de Sainte-Rose, à Laval, afin de les sensibiliser à la réalité difficile du travail quotidien en centres d’hébergement privés. Alors que ce secteur d’activité connaît une très forte croissance, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) estime que le gouvernement doit s’assurer que les conditions de travail y sont adéquates.
L’État finance directement de plus en plus d’unités dans ce type d’établissement afin de pallier le manque de places dans les CHSLD publics. Environ 3 000 lits des établissements privés du Québec sont actuellement financés par le gouvernement. Or, ces sommes sont accaparées totalement par les établissements. Les travailleuses et les travailleurs ne voient donc pas leur situation s’améliorer. Les conditions de travail, particulièrement les salaires, ne sont pas à la hauteur des responsabilités qui sont confiées à ce personnel. La moyenne salariale, tous postes confondus, s’élève à 12,88 $ l’heure dans les établissements syndiqués. Le gouvernement intervient pourtant de plus en plus dans le secteur pour assurer une certaine uniformisation et la qualité des services qui y sont offerts.
Pour les représentants de la CSN, il est temps que le gouvernement s’assure que les sommes qu’il investit dans le secteur servent au moins en partie à assurer des conditions de travail acceptables. De même, le gouvernement doit assumer une certaine responsabilité à l’égard des citoyennes et des citoyens qui déboursent annuellement des dizaines de milliers de dollars de leur poche pour y faire héberger un proche. En ce sens, les syndicats du secteur demandent au gouvernement de mettre sur pied un groupe de travail où le gouvernement, les employeurs et les syndicats détermineront un certain nombre de balises assurant une meilleure continuité des services.
« La qualité des services qui sont offerts dans les centres d’hébergement privés incombe totalement aux travailleuses et aux travailleurs. C’est par professionnalisme et par souci d’offrir le meilleur d’eux-mêmes qu’ils arrivent à maintenir un niveau de qualité acceptable dans les établissements alors qu’on assiste à des taux de roulements très élevés dans certaines catégories d’emplois. Ce n’est pas étonnant puisque plusieurs travaillent au salaire minimum ou pour quelques dollars l’heure de plus, bien que le gouvernement et les familles paient, de leur côté, beaucoup plus qu’un tarif minimum! », rappelle Luc Bastien, vice-président de la région Montréal, Laval et Grand Nord FSSS-CSN.
Pour Guy Trichard, président du Syndicat régional de la FSSS-CSN regroupant les syndicats des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du grand Montréal, la négociation collective est un levier important, mais dans les faits, il est très difficile pour les syndicats d’obtenir gain de cause.
« Il n’est pas question pour nous d’exercer des moyens de pression qui mettraient en danger la santé et la sécurité des personnes âgées. De plus, nous sommes tenus aux services essentiels. Nous avons fait de grands progrès en négociation dans certains centres d’hébergement privés, mais il faudra bien un jour ou l’autre se rendre compte que le modèle ne tient que parce que des salarié-es tout au bas de l’échelle le portent à bout de bras. N’attendons pas que la marmite saute et mettons-nous immédiatement au travail, à la recherche de solutions », a-t-il insisté.
C’est essentiellement le message livré par les syndiqué-es CSN aujourd’hui à leurs député-es. De telles rencontres avec les députés se tiennent partout au Québec. Il y aura également une rencontre entre les représentants du secteur au sein de la FSSS-CSN et des responsables de ce dossier pour les quatre formations politiques présentes à l’Assemblée nationale.
Les délégué-es de tous les centres d’hébergement privés syndiqués à la FSSS-CSN se réuniront ensuite pour faire le point et décider, s’il y a lieu, de mettre en branle un nouveau plan d’action, plus musclé.
« Nous avons bon espoir que les élus entendront notre message, poursuit Luc Bastien, parce qu’en définitive, il est question de la qualité des services offerts à nos aîné-es et cela, tout le monde l’a à cœur. Il faut qu’on passe de la parole aux actes. »
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte 60 syndicats représentant 4 000 travailleuses et travailleurs dans les centres d’hébergement privé du Québec. Le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) regroupe plus de 94 000 travailleuses et travailleurs à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord, et quelque 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité sont membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Date : 19 octobre 2012
Source : Conseil central du Montréal métropolitain
Renseignements: Emmanuelle Proulx, conseillère syndicale, CCMM-CSN, 514 598-2012
Jean-Pierre Larche, Communications–CSN, 514 605-0757