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    • 05 AVR 22
    Plan santé : et si on parlait des centres d’hébergement privé, RPA et CHSLD privés non conventionnés?

    Le plan santé annoncé par Québec le 29 mars dernier prévoit l’amélioration des conditions de vie de nos ainé-e-s. C’est une excellente chose, car les conditions de vie en centres d’hébergement privé, RPA et CHSLD privés non conventionnés posent problème depuis longtemps et sont décriées par tous, incluant les travailleurs-ses de ces secteurs. Mais, pour obtenir de meilleures conditions, il faudrait avoir l’audace de légiférer bien au-delà du béton et encadrer les actes posés dans ces secteurs privés.

    Pour une refondation sérieuse, ça va prendre du vrai monde assis autour de la table!

    Le ministère de la Santé et des Services sociaux devra répondre à plusieurs questions et des solutions devront être mises en place afin d’aller de l’avant avec ce plan santé. Pour cela les travailleurs-ses du réseau des RPA et des CHSLD privés devront être écoutés. On devra les réunir en tables de travail avec le Ministère et les employeurs, car des solutions il y en a! Le ministre Dubé devra avoir le leadership de les mettre de l’avant et, on peut le prévoir, de se positionner à l’encontre de certains employeurs qui font passer leur profit bien avant les conditions de vie et de travail.

    On entend déjà de richissimes propriétaires de résidence se plaindre que leurs profits seront réduits à cause de la mise en place de ces solutions. Je vous dirais qu’il en faut, du culot, car c’est sur le dos des travailleurs-ses et des ainé-e-s que leur fortune s’est bâtie, et cela, en gardant les travailleurs-ses à peine au-dessus du salaire minimum dans bien des cas.

    Comment se fait-il que les résidences offrent autant de soins de santé à la charge des ainé-e-s ? Comment se fait-il que ce ne soit pas le réseau public qui assume ces frais? Comment se fait-il que ce soient ces mêmes propriétaires qui s’enrichissent en facturant ces frais exorbitants ?

    Des mécanismes d’évaluation des conditions de santé doivent être mis en place, car quand la santé décline, l’ainé-e doit actuellement mettre sa main dans sa poche pour tous services additionnels, que ce soit le changement d’une ampoule à 7$ ou la mise de bas-support à 10 $. Pendant ce temps-là, certaines résidences à coup de pub télé se vantent de n’augmenter que de 1 % le prix de leurs logements pour les prochaines années: on comprend pourquoi… Ces résidences refusent d’augmenter adéquatement les salaires de leurs travailleurs-ses, mais les propriétaires eux ne perdent naturellement pas au change. Je manque de mot pour décrire le sentiment qui m’habite au moment d’écrire ces lignes.

    Il faudra bien plus qu’un plan santé pour améliorer les conditions de vie de nos aîné-e-s, il faudra une réelle volonté politique pour y arriver avec des espaces de travail sérieux pour entendre le vrai monde que sont ceux travaillant dans les RPA et CHSLD privés non conventionnés.

    Pour ma part, je crois qu’en rapatriant graduellement ces établissements dans le réseau public, nous pourrions enfin offrir de meilleures conditions de vie à nos aîné-e-s et de meilleures conditions aux travailleurs-ses.

    Lucie Longchamps, vice-présidente des secteurs privés, FSSS-CSN