Le piège de la banalisation
La CSN tient à souligner aujourd’hui le triste 23e anniversaire de la tragique tuerie de l’École polytechnique, où 14 jeunes femmes ont été assassinées en 1989.
La vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, exhorte par ailleurs la classe politique à ne pas contribuer à la banalisation de l’impact des armes encore à l’origine d’un nombre important d’homicides.
Réagissant aux récents propos des candidats à la chefferie du Parti libéral fédéral, Justin Trudeau et Marc Garneau, elle déplore qu’on entretienne autant de confusion et de doutes autour de la nécessité d’exercer un meilleur contrôle de la possession d’armes à feu. Lors de son passage dans une circonscription ontarienne conservatrice, vendredi dernier, Justin Trudeau a déclaré que le registre des armes d’épaule, tel qu’il était, fut un échec et qu’il n’avait pas l’intention de le ressusciter. Il a dit croire que la possession d’armes à feu fait partie de l’identité canadienne. Le candidat Marc Garneau soutient, pour sa part, qu’il n’aurait pas personnellement utilisé le mot « échec » pour décrire le registre, mais qu’il était temps de passer à autre chose.
« Vingt-trois ans après Polytechnique, nous avons un devoir de mémoire pour toutes ces femmes et leurs familles qui sont accablées par autant de violence », soutient Denise Boucher. Elle rappelle que les forces policières canadiennes, dont la Gendarmerie royale du Canada (GRC), ont plaidé en faveur du maintien intégral du registre des armes à feu, puisqu’ils le consultaient régulièrement.
À l’occasion de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, la vice-présidente de la CSN invite tous ceux et toutes celles qui se souviennent à porter le ruban blanc, en signe de solidarité et de protestation à l’égard de la violence faite aux femmes.
Elle demande au gouvernement du Québec de garder le cap sur ses revendications dans le but de récupérer les données du registre fédéral, aboli par le gouvernement Harper. « La Loi sur les armes à feu a été instaurée en 1995, car les événements de Polytechnique ont profondément marqué la société québécoise qui s’est mobilisée pour obtenir le registre fédéral. Il est tout simplement inconcevable d’assister à un tel déni de la part du gouvernement conservateur. Il s’acharne à combattre devant les tribunaux la décision de la Cour supérieure qui confirme le droit du Québec d’exiger d’Ottawa le transfert de toutes les données québécoises du registre. »
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.