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    • 29 MAI 14
    Comment faire mieux avec l’argent actuel du réseau de la santé!

    La semaine dernière, je vous parlais d’une réforme urgente à faire sur le mode de rémunération des médecins. Cette réforme aurait des conséquences majeures et très positives sur notre capacité de réorganiser nos services pour répondre aux besoins de la population dans des délais beaucoup plus acceptables ! Rappelons rapidement le contexte dans lequel j’ai fait cette proposition.

    Trois réformes qui confirmerait que le ministre est audacieux !

    Nous proposons trois réformes et un moratoire vraiment audacieux pour contrôler de façon permanente l’augmentation des coûts dans le réseau de la santé, sans réduire, année après année, le pouvoir d’achat des syndiqué-es du réseau et sans réduire les services à la population.

    1. Réviser le mode de rémunération des médecins;
    2. Revoir la contribution des autres professionnel-les de la santé, notamment des infirmières;
    3. Arrêter d’être impuissant face à l’augmentation des coûts des médicaments (Rx);
    4. Arrêter de couper dans les services de soutien.

    Revoir la contribution des professionnel-les

    Une autre priorité dans la réorganisation des services serait de revoir la contribution des professionnelles en soins, notamment celle des infirmières. Nous savons que nous n’utilisons pas de manière optimale les compétences des infirmières, notamment dans les hôpitaux, en CHSLD et dans les services de première ligne.  La réforme du mode de rémunération des médecins permettrait de revoir l’organisation du travail des équipes de soins en utilisant les forces de chaque membre de l’équipe (infirmières praticiennes spécialisées, infirmières, infirmières auxiliaires, ainsi que les inhalothérapeutes et préposé-es qui sont tous essentiels).

    Aujourd’hui, concentrons-nous sur les infirmières. Nous constatons qu’il y a de plus en plus d’infirmières qui font le DEC-BAC. Ces professionnelles ont développé des outils pour faire une contribution plus importante dans le réseau de la santé. S’il existait une réelle volonté politique de reconnaître leurs compétences, cela aurait pour effet de libérer des médecins de certaines activités, leur permettant ainsi de faire plus d’interventions auprès de plus de patient-es, par exemple de faire plus d’activités de suivi auprès des patient-es atteints de maladies chroniques. La formation des infirmières leur permet de faire des interventions dans des spécialités qui sont de plus en plus complexes, que ça soit à l’urgence, aux soins intensifs ou en soins de première ligne.

    Il est évident qu’il va falloir dépasser les guerres de clocher entre les ordres professionnels et le collège des médecins. Il faut que les ordres travaillent ensemble pour voir comment les contributions de chaque professionnelle dans l’équipe de soins peuvent préserver l’accès gratuit à des services de qualité pour la population. Pour l’instant, certains ordres semblent travailler en silo, et d’autres se buttent  au collège des médecins ou aux fédérations de médecins. Nous savons que lors des récents travaux au ministère de la Santé et des Services sociaux, il y avait un consensus sur le fait de faire la promotion du DEC-BAC pour répondre aux besoins des patient-es. Les soins sont devenus de plus en plus complexes. L’évolution scientifique et technologique permet à la population de vivre plus longtemps avec des maladies complexes et avec une meilleure qualité de vie. Si nous voulons maintenir cette qualité de vie dans la population, il faut miser sur la contribution et l’expertise de toutes nos infirmières. J’entends déjà nos détracteurs! Vous faites ça pour revendiquer que les infirmières soit mieux payées. Je vous donne raison sur le fait qu’avec des tâches plus complexes, il va falloir mieux les payer. Mais voilà le paradoxe, même mieux payé, ça va coûter moins cher au système !

    Nous serions capables, grâce à cette réorganisation des équipes, d’intervenir plus rapidement auprès des patient-es. Nous pourrions donc éviter des complications qui sont multiples et qui ne font qu’allonger les listes d’attente. Nous évitons donc des interventions supplémentaires causées par cette attente. Cela permettrait aussi de réduire le temps d’hospitalisation et de réduire le nombre de visites à l’urgence. Tout cela représente moins de coût pour le système de santé.

    Les infirmières ne sont pas payées à l’acte, elles sont déjà des salariées. En misant sur leurs compétences, on réduit le travail en silo. De plus, la façon de travailler ne subit pas de distorsions en raison du mode de rémunération de ces professionnelles.

    Les infirmières sont enthousiastes à l’idée d’augmenter leur contribution.

    Avec ces deux réformes sur le mode de rémunération des médecins et sur la contribution des infirmières, nous dégageons beaucoup d’argent qu’on peut utiliser pour améliorer le système sans demander une contribution supplémentaire de la population. Faisons ce débat sur les vraies affaires !

    La semaine prochaine, nous discuterons de la pression inflationniste sur les coûts des médicaments qui cause une explosion de frais pour l’État et pour la population.