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    • 23 SEP 14
    Deux commissions, un seul objectif

    En juin dernier, le nouveau gouvernement libéral annonçait la mise en place de deux commissions, soit : la Commission de révision permanente des programmes, présidée par madame Lucienne Robillard et la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, présidée par monsieur Luc Godbout.

    La Commission de révision permanente des programmes, dont le coût est évalué à près de quatre millions $, a le mandat de statuer sur l’opportunité d’éliminer certains programmes, de réduire leur portée ou de les repositionner, le tout dans un processus d’évaluation continue. Quant à elle, la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, vise à déterminer des pistes d’action à privilégier pour accroître l’efficacité, l’équité et la compétitivité du régime fiscal québécois tout en assurant le financement des services publics.

    Pour le gouvernement, la mise en place de ces deux commissions sert à démontrer à la population sa détermination à s’attaquer à la piètre situation des finances publiques québécoises. Mais quels sont les véritables enjeux de ces consultations? Des services d’éducation, de santé et de services sociaux accessibles pour tous? Une répartition équitable de la richesse collective? La mise en place d’un régime fiscal juste et équitable où chaque individu et chaque entreprise paie sa juste part d’impôts? Poser ces questions en soulève bien d’autres. Ne sommes-nous plutôt en face d’une démarche qui soutient davantage une vision idéologique néolibérale de réduction des services de l’État québécois? Plus simplement, ces commissions nous mènent-elles à débattre des véritables enjeux de société? Nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’éviter ce débat.

    L’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de croître. Au Canada, les 100 chefs d’entreprise les mieux rémunérés reçoivent en moyenne 171 fois le salaire d’un travailleur « moyen ». Un travailleur à temps plein au Canada gagne 46 634 $. La rémunération totale moyenne des 100 PDG les mieux payés totalise 7,96 millions $ par an. Au Québec, c’est sensiblement le même constat. La croissance de la richesse s’est concentrée entre les mains des plus riches au détriment du reste de la population.

    Quand les objectifs de départ de ces commissions visent à placer à l’avant-plan du débat l’état des finances publiques, la démarche me laisse très perplexe sur les résultats et les solutions. Travailler essentiellement sur une approche de réduction de la colonne des dépenses sans prendre en compte la colonne des revenus m’apparaît très réducteur. C’est à nous tous de remettre cette démarche en question et de réorienter les enjeux.