Plus de 60 délégué-es issus d’une trentaine de syndicats du réseau public de la santé et des services sociaux de Montréal et de Laval ont tenu une rencontre spéciale sur les compressions budgétaires, le vendredi 21 janvier dernier. Ils ont d’abord procédé à un bilan provisoire de la situation des établissements aux prises avec d’importantes réductions budgétaires qui s’élèvent à 44 millions $ sur trois ans uniquement à Montréal. Ils ont surtout choisi de se donner un plan de lutte régional pour dénoncer et contrer ces compressions sans précédents.
Des impacts sur la population et le personnel du réseau
Les constats sont clairs : en plus des conditions de travail qui se détériorent plus que jamais dans chaque établissement, les services directs à la population sont durement frappés. Dans certains cas, c’est la pérennité même des services qui est menacée. Coupures de postes et surcharges de travail, non remplacement des absences, diminution de services en soins de longue durée, en maintien à domicile et en réadaptation, allongement des listes d’attente en enfance-famille-jeunesse, voilà quelques-uns des impacts. Aucun secteur n’est épargné.
Au seul CSSS Jeanne-Mance, une quarantaine de postes ont récemment été abolis dans les soins de longue durée et le maintien à domicile, l’établissement ayant coupé drastiquement ses dépenses de plus de 7,5 millions $. Le syndicat de ce CSSS mène d’ailleurs depuis des mois une âpre lutte contre les compressions. Au CRDI Gabrielle-Major, 500 personnes sont aujourd’hui inscrites sur une liste d’attente alors que les services sont diminués pour la clientèle desservie. À l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, les compressions atteignent une dizaine de million et plusieurs services sont réduits. Au CSSS de Pointe-de-L’Île, plus d’une dizaine de postes ont été abolis dans les services de la petite enfance et dans les services offerts, notamment aux étudiantes et étudiants du Cégep Marie-Victorin, dans l’Est de Montréal.
Aux compressions dans la région de Montréal et Laval s’ajoutent de nouvelles réductions issues du dernier budget Bachand adopté en 2010. Dans l’ensemble du réseau, ce sont 730 millions $ sur trois ans qui sont retranchés des budgets des établissements, le gouvernement Charest ayant décidé d’atteindre l’équilibre budgétaire à tout prix, en dépit de nombreuses mises en garde des milieux concernés. Des ponctions qui ne sont pas sans rappeler les impacts des compressions imposées à la fin des années 90 par le gouvernement d’alors qui avaient notamment entraîner la fermeture d’une dizaine d’hôpitaux au Québec.
La nécessaire lutte pour le maintien des services à la population
Comme ailleurs dans plusieurs régions, bon nombre de syndicats de Montréal et de Laval ont déjà amorcé leur lutte locale pour contrer les compressions et leurs effets néfastes. Les délégué-es réunis ont aussi clairement affirmé leur intention de briser leur isolement en élargissant leur combat tant au plan régional qu’au plan national. Ainsi, l’ensemble des délégué-es ont adopté un plan de lutte local et régional. La FSSS, ainsi que le Conseil central du Montréal-Métropolitain (CSN) ont assuré les syndicats de leur appui inconditionnel en assumant, notamment, la coordination de cette lutte nécessaire. Des actions sont d’ailleurs prévues au cours des prochaines semaines.
Pour en savoir plus :
- Des cibles ambitieuses pour la Santé : Bolduc prévoit des compressions budgétaires de 730 millions au cours des trois prochaines années (Le Devoir, 10-12-2010)
- Finances publiques : Québec veut limiter la hausse des coûts de santé (Radio-Canada, 09-12-2010)
Source : FSSS-CSN