< Retour Imprimer
    • 09 FÉV 12
    Conditions de travail dans les centres d’hébergement privés du Québec

    Les syndiqués s’invitent chez le ministre Bolduc

    Les syndiqué-es des centres d’hébergement privés (CHP) du Québec, membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), se sont invités aux bureaux du ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, ce midi afin de le conscientiser aux mauvaises conditions de travail ayant cours dans le secteur et pour rappeler leur demande d’une table nationale de travail afin de trouver des solutions aux problèmes vécus dans les CHP.

    « Bien que le travail effectué auprès de nos aînés revêt une grande importance, les salaires de nos membres avoisinent le salaire minimum et leurs conditions de travail sont bien en deçà de ce que l’on retrouve pour des emplois équivalents dans le secteur public », dénonce Danielle Lemire, travailleuse en centre d’hébergement privé et membre du comité de négociation national. La moyenne salariale dans les centres syndiqués, toutes catégories d’emplois confondus, est de 12,47 $ l’heure alors qu’elle est de 18 à 20 $ l’heure dans le secteur public.

    « Ces conditions font en sorte que le secteur connaît un fort taux de roulement, plaide Ann Gingras, présidente du conseil central de Québec-Chaudière-Appalache (CCQCA-CSN). La moyenne d’ancienneté est de 4 ans dans les CHP. Pour les résidents, cela créé une instabilité supplémentaire qui affecte grandement les résidents ! » conclut-elle.

    « Ce qui est consternant, ajoute Francine Lévesque, présidente de la FSSS-CSN, c’est qu’il y a de moins en moins de construction de nouveaux centres dans le secteur public. Les personnes âgées en perte d’autonomie n’ont pas le choix de se tourner vers les centres privés où l’État investit massivement sans que cela transparaisse dans les conditions de travail des employés», poursuit-elle.

    Dans l’ensemble du Québec, des données compilées en octobre 2010 démontrent que le gouvernement subventionne directement plus de 3000 places en ressources dites intermédiaires (requérant des soins équivalant à ce que l’on retrouve en CHSLD) dans les centres d’hébergement privés certifiés et non certifiés.

    « De plus, la tendance est à la hausse, nos membres observent de plus en plus le phénomène sur le terrain », souligne Francine Lévesque.

    « Nous avons déjà interpellé le ministre Bolduc à plusieurs reprises et nous nous sommes butés à une fin de non-recevoir, dénonce Danielle Lemire. Je crois qu’il sous-estime grandement la volonté de nos membres d’obtenir une table de travail nationale », laisse-t-elle savoir.

    Les travailleuses et les travailleurs des centres d’hébergement privés du Québec réclament une table de travail nationale avec le MSSS pour aborder la problématique des conditions salariales afin d’assurer des conditions d’exercices décentes et équitables, et ce, dans l’ensemble du territoire québécois.

    « Ce genre d’exercice a déjà été fait dans d’autres secteurs. Les éducatrices en CPE, les paramédicaux, les responsables de service de garde en milieu familial et d’autres travailleurs fonctionnent ainsi avec le ministère », tient à souligner Francine Lévesque.