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    • 05 JUIN 19
    C’est clair, il y a un consensus contre les maternelles 4 ans mur-à-mur

    Le sujet des maternelles 4 ans est sur toutes les tribunes et voici pourquoi à la FSSS CSN, nous demeurons assurés que ce projet est idéologique et qu’il ne met pas le bien-être de nos enfants et la bonne gestion des finances publiques à l’avant. Plus le temps passe, plus il semble évident que les choses ont été mal évaluées et qu’elles sont faites avec précipitation.

    Ce qui reste un mystère, c’est pourquoi le gouvernement Legault continue de s’entêter? Alors que l’on soulignait la semaine dernière la semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial, prenons le temps d’expliquer nos arguments qui nous amènent à douter du projet gouvernemental de maternelle 4 ans.

    Qu’est-ce qui presse tant ?

    Nous sommes en droit de nous demander ce qui presse tant pour le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge ? En commission parlementaire, tout le monde vient lui dire qu’il faut faire attention et ne pas aller trop vite dans un projet mur-à-mur. Cet entêtement nous rappelle de mauvais souvenirs de l’ancien gouvernement. Cela a d’ailleurs mené des députés à comparer le ministre Roberge à Gaétan Barrette.

    Quoi qu’en dise le ministre, rien ne presse. Nous ne sommes pas en Ontario où le réseau des services de garde n’est pas de la qualité de celui du Québec et où les prix sont exorbitants. Il faut bien dire par contre que la modulation des tarifs mise en place en avril 2015 a bien réussi à faire mal à notre joyau en favorisant les garderies privées.

    Nous ne sommes pas à New York où là encore, il n’y a pas de réseau pour les 0-5 ans.

    Nous sommes au Québec où un réseau de services de garde éducatifs et à contribution réduite de qualité répondant aux besoins de nos touts petits 0-5 ans fait ses preuves depuis sa création. Nous sommes au Québec où notre réseau fait des jaloux partout dans le monde. Il fait des jaloux, sauf de nos gouvernements qui ne font que le fragiliser sans cesse.

    Diviser pour mieux régner

    La nouvelle tactique du gouvernement, c’est de tenter de diviser les éducatrices et les enseignantes. Il a même laissé entendre que notre campagne 4 ans c’pas grand s’en prendre aux enseignantes, ce qui n’est évidemment pas le cas. Nous avons la chance d’avoir des enseignantes qualifiées et dévouées qui veillent à nos enfants et nous ne dirons jamais le contraire !

    Nous ne jouerons pas dans ce mauvais film. Ce qu’on dit, c’est que le réseau des services de garde éducatif fait le travail pour veiller au développement des touts petits et qu’il n’y a donc aucune raison d’y aller avec un projet mur-à-mur de maternelle 4 ans.

    C’est en travaillant en complémentarité qu’on va prendre soin des touts petits, pas en nous opposant comme le voudrait le gouvernement. La volonté du réseau des services de garde éducatifs est de mettre en place un pont clair entre les 0-5 ans et la maternelle 5 ans. Ce n’est pas d’écorcher au passage un groupe de travailleuses, bien au contraire. À chacun son expertise, les enfants de 4 ans ne s’en porteront que mieux. Et si le gouvernement veut tant améliorer la détection précoce des fragilités des enfants, qu’il donne accès à ces services aux CPE et aux RSG.

    Des frais pour les familles

    Il faut rappeler aux parents que la maternelle 4 ans portera ses frais à l’État, mais également directement dans leur portefeuille. On l’a appris, les maternelles 4 ans vont coûter beaucoup plus cher que prévu. Mais ce n’est pas tout. Quoique le ministre ne cesse de changer les chiffres, il en demeure des stables :

    • Les CPE et RSG sont ouverts 261 jours par année pour un coût d’environ 6000 $ à l’État par enfant.
    • La maternelle 4 ans sera ouverte 182 jours par année pour un coût d’environ 10 000 $ à l’État par enfant.
    • En CPE et RSG, cela coûte 8,25 $ par jour aux parents.
    • La maternelle 4 ans coûtera plus cher aux parents avec les frais du service de garde scolaire, le dîner, les collations, le matériel et l’organisation familiale durant les vacances estivales.

    Le ministre continue de dire que cela sera un choix, mais il n’explique pas tout ce que comporte ce choix pour les parents ?

    Ce qui est clair, c’est que nous poursuivrons notre lutte et nos représentations tant qu’un message clair et une équité provenant du ministre ne seront pas mis en place, que ce soit autant dans ses messages que dans l’aide des spécialistes pour nos touts petits.

    Lucie Longchamps