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    • 11 JUIN 18
    Prendre fait et cause pour régler la crise du personnel du CHUM

    Le personnel du CHUM est touché de plein fouet par la crise vécue actuellement dans le réseau de la santé et des services sociaux. Surcharge de travail, épuisement professionnel, pénurie de personnel : les problèmes s’accumulent au CHUM un peu comme dans l’ensemble du réseau.

    À ce portrait sombre s’ajoute une situation propre à notre établissement : un déménagement qui pose de nombreux défis et surtout un PPP qui aspire une part importante des ressources.

    Prendre acte de la crise du personnel du CHUM

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que les derniers mois ont été durs pour le personnel. Les arrêts de travail explosent et la surcharge de travail semble s’être placée dans une situation permanente. Pour l’instant, nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel pour les travailleuses et travailleurs du CHUM.

    Parlez-en aux adjointes administratives qui doivent composer avec des bogues informatiques nombreux depuis l’ouverture du nouveau CHUM. Parlez-en aux employé-es d’entretien qui doivent maintenant entretenir un bien plus grand espace. Parlez-en aux préposé-es aux bénéficiaires que le réseau a bien du mal à attirer en nombre suffisant pour donner des soins à la population. C’est l’ensemble du personnel du CHUM qui subit les contrecoups d’années de compressions budgétaires.

    Parlez-en aussi aux patientes et patients qui ont des yeux pour voir. Elles et ils voient bien que le personnel est surchargé et que cela a un impact direct sur les soins qu’ils reçoivent. Quand on voit se dégrader année après année les conditions de travail du personnel, cela se ressent aussi sur celles et ceux qui ont besoin de soin. Même chose pour les médecins qui ne reçoivent pas l’appui nécessaire pour bien soigner la population, en raison de la pénurie de personnel.

    Des milliards aux PPP et rien pour aider le personnel

    Le manque à gagner dans le réseau depuis l’arrivée du gouvernement Couillard atteint plus de 7 milliards de dollars. Les surplus actuels ont été en grande partie engrangés par des compressions budgétaires répétées. Le personnel a besoin d’investissements pour mettre fin à la crise actuelle. C’est de ces sommes que nous avons besoin pour pouvoir embaucher du personnel et améliorer les conditions de travail et de celles et ceux qui répondent chaque jour aux besoins de la population.

    Et pourtant, c’est tout le contraire qui se passe. Pendant que le gouvernement continue de sous-financer notre réseau public, il met des millions dans le PPP. Nous ne pouvons faire autrement qu’être en colère quand on constate tout cet argent public qui est dépensé chaque mois pour enrichir un consortium qui ne livre pas la marchandise. Pour mieux appuyer ces grandes entreprises privées, le gouvernement laisse la crise empirer. Le PPP a été en retard et a coûté beaucoup plus cher que prévu. Et ce n’est pas tout. Nous continuerons de payer avec des fonds publics pour l’entretien de cet hôpital spécialisé où il sera souvent nécessaire de faire des travaux.

    Qui aura le courage d’appliquer des solutions durables pour le personnel du CHUM ?

    C’est assez ! Il faut que le CHUM et le gouvernement se mettent au travail pour sortir de la crise. Des solutions durables, nous en avons plusieurs à proposer. Déjà, sortir du contrat de PPP nous permettra d’économiser des millions qui seraient beaucoup mieux investis s’ils servaient à améliorer les conditions de travail du personnel. Revoir l’organisation du travail en donnant une réelle voix au personnel est aussi un moyen incontournable pour améliorer les choses. Nous devons avoir en tête un objectif central : alléger la charge de travail.

    Mettre en place ces solutions, c’est non seulement une nécessité pour aider le personnel, mais c’est aussi un moyen concret d’améliorer les soins à la population. C’est pour appuyer le personnel qui en a assez et qui demande des solutions que nous serons dans la rue le 13 juin prochain pour une manifestation devant le CHUM.

     

    Signataires

    • Claude Talbot, président du syndicat des employé-es du CHUM (SECHUM-CSN)
    • Jacques Létourneau, président de la CSN
    • Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
    • Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN)
    • Manon Massé, députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques
    • Isabelle Leblanc, présidente de Médecins québécois pour le régime public (MQRP)
    • Pierre J. Hamel, professeur-chercheur à l’INRS
    • Marie-Andrée Painchaud, coordonnatrice du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM)
    • Natalie Stake-Doucet, infirmière clinicienne et membre du comité des états généraux sur les soins