(Québec) La CSN croit que le service ambulancier dans la Beauce et d’autres régions périphériques pourrait être grandement amélioré, comme cela a été fait dans Portneuf et au Saguenay-Lac-Saint-Jean à la suite de la mise en place de projets-pilotes.
La centrale syndicale presse donc le ministère de la Santé et des Services sociaux de mettre en place d’autres projets-pilotes pour avoir un service ambulancier plus rapide dans plusieurs régions dont la Côte-Nord, la Montérégie, la Chaudière-Appalaches.
«Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ç’a été toute la différence du monde. On est parti de 12 à 8 minutes comme temps de réponse. Si un patient fait un arrêt cardiaque, c’est la différence entre la vie et la mort», a soutenu, hier, au cours d’un point de presse, le président du Syndicat des paramédics du Saguenay-Lac-Saint-Jean-Nord.
Une évaluation de cinq premiers projets-pilotes réalisée par l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal laisse entendre que la réduction moyenne des temps de réponse de trois minutes a permis de sauver des vies.
«Il est possible que la réduction des temps de réponse observée ait eu un impact clinique significatif pour quelques cas d’arrêts cardiaques», peut-on lire dans le sommaire exécutif de l’évaluation.
Attente dans le véhicule
Ces expériences ont été menées à Baie-Comeau, en Gaspésie et en Abitibi, en plus de Portneuf et du Saguenay-Lac-Saint-Jean au cours des trois dernières années. Au lieu d’être en attente à la maison 24 heures 24 et de devoir se rendre à leur ambulance après un appel, le projet-pilote faisait en sorte que les ambulanciers attendaient dans le véhicule, comme l’on en voit, à Québec et Lévis, à des endroits stratégiques. Cette façon de faire améliore aussi les conditions de travail des ambulanciers.
Les projets-pilotes ont coûté près de 9 millions $ en raison principalement de l’embauche de quelques dizaines d’ambulanciers supplémentaires.
«Le Ministère n’évalue pas les économies générées si on amène les gens plus rapidement à l’hôpital. À la suite d’un accident de la route, toutes les études démontrent que les blessés passent moins de temps à l’hôpital et qu’ils ont moins de séquelles. Il y a une récupération de coûts en plus d’améliorer la qualité de vie de ces personnes. C’est quand même énorme», a fait valoir le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), Jeff Begley.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, n’a pas fermé la porte à lancer d’autres projets-pilotes pour améliorer les services ambulanciers dans certaines régions où les temps de réponse peuvent être améliorés.
«Nous sommes prêts à discuter dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives. Ces négociations ont d’ailleurs débuté», a commenté la porte-parole du ministre.
Pierre Pelchat
Photo : Archives La tribune