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    • 01 NOV 12
    CSSS Vieille-Capitale – Le soutien à domicile n’est pas une chaîne de montage !

    À l’issue des consultations menées auprès de leurs membres, les trois syndicats (FIQ, FP-CSN et FSSS-CSN) représentant l’ensemble des salarié-es du CSSS Vieille-Capitale, rejettent totalement l’approche de la « gestion du contrôle à la performance » au soutien à domicile. Les salarié-es exigent que l’employeur n’utilise pas les outils de contrôle prônés par la firme Proaction. C’est ainsi qu’ils ont mandaté leurs syndicats pour revoir l’organisation du travail dans le respect de la qualité des services et de leur santé psychologique. C’est le message que quelque 120 travailleuses et travailleurs ont livré ce 1er novembre, aux membres du conseil d’administration de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale ainsi que de celui du CSSS Vieille-Capitale. La firme privée Proaction reçoit près d’un million de dollars de la part de l’établissement et de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale pour imposer aux salarié-es une organisation du travail sortie tout droit des usines et des chaînes de montage. Qu’il s’agisse des auxiliaires en santé et services sociaux, des infirmières et des infirmières auxiliaires ou de professionnel-les et technicien-nes comme les ergothérapeutes, la méthode d’optimisation des processus de gestion leur impose un modèle de gestion de contrôle qui n’évalue que la « performance ». Chaque acte sera minuté que ce soit pour le changement d’un pansement, pour un soin d’hygiène ou une évaluation psychosociale. Les personnes âgées sont considérées comme un objet sur une chaîne de montage. Ainsi, on exerce une pression indue sur les salarié-es afin de maximiser leur nombre d’interventions à domicile. Cette pression se fait sans égard aux besoins humains et particuliers des personnes qui reçoivent ces soins. L’ensemble des intervenants dans les soins à domicile s’opposent à cette vision réductrice de leur travail.

    Multiples rencontres

    Les syndicats ont rencontré la direction du CSSS Vieille-Capitale à quelques reprises depuis les dernières semaines afin d’insuffler un changement de cap. Peine perdue! Le modèle promu par l’établissement ne permet pas aux salarié-es d’avoir une véritable emprise sur la réorganisation du travail et d’être au cœur de la recherche de solutions. Elle est imposée du haut vers le bas ce qui est contraire à la méthode Lean tel que l’a mentionné le nouveau ministre de la santé et des services sociaux M. Réjean Hébert. Pour les travailleuses et les travailleurs, cette approche met en péril la qualité des services qu’ils offrent. De plus, elle mine le climat de travail car elle ajoute une pression à ce que vivent les employé-es. Selon l’établissement, la contribution des salarié-es et de leur syndicat devrait se limiter à collaborer à l’étalonnage des tâches et à déterminer les outils de contrôle qui serviront à appliquer le modèle sur lequel la « productivité » des travailleurs sera évaluée.

    Propositions syndicales

    Pourtant, il y a déjà eu plusieurs réorganisations du travail au CSSS Vieille-Capitale, auxquelles les syndicats et les salarié-es ont participé. Dans les soins à domicile, cela a permis d’augmenter de 6 % le nombre d’interventions à domicile, et ce, dans le respect des droits des salarié-es sans affecter négativement la qualité des services. Aujourd’hui, c’est pour augmenter ce volume d’un 4 % supplémentaire que le CSSS confie à Proaction la tâche de bouleverser unilatéralement l’organisation du travail. Les syndicats sont catégoriques : ils sont prêts à s’asseoir dès demain avec la direction pour améliorer encore l’organisation du travail et atteindre, sinon dépasser, l’objectif d’une augmentation de 4 % des interventions à domicile. Cela devra se faire avec la participation des salarié-es et des syndicats. Les syndicats soulignent que les 900 000 $ octroyés à Proaction seraient beaucoup plus « performants et productifs » s’ils étaient investis dans les services directs à la population.

    Sous-financement

    Les syndicats estiment que les difficultés d’accès de la population aux services s’expliquent davantage par le sous-financement criant du secteur du soutien à domicile, que par de prétendues lacunes dans la « gestion du contrôle de la performance » des salarié-es. Rappelons que la région de la Capitale-Nationale n’a rien reçu des 150 millions octroyés en 2011 et que le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Réjean Hébert, estime lui-même à 500 millions de dollars les sommes nécessaires au financement adéquat de ces services.

    Lueur d’espoir au CSSS Québec-Nord

    Au CSSS Québec-Nord, les salarié-es ont espoir d’améliorer le climat de travail car la direction de l’établissement a décidé de mettre fin aux outils de contrôle et s’engage dans des discussions constructives avec leurs syndicats. Malgré que les organisations syndicales demeurent vigilantes, elles y voient néanmoins une ouverture à saisir. Les salarié-es de la Vieille-Capitale espèrent que leur établissement tirera les leçons qui s’imposent des expériences menées dans d’autres CSSS. Les syndicats invitent l’établissement à ne plus perdre temps et argent avec Proaction. Ceux-ci doivent s’engager dès maintenant dans la voie de recherche de solutions qui seront satisfaisantes tant pour la direction, la population desservie, les employé-es et leurs syndicats. Source : Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CSSS Québec-Sud (FSSS-CSN), Syndicat des professionnelles en soins de Québec (FIQ), Syndicat des professionnèles de la santé et des services sociaux de Québec et Chaudière-Appalaches (FP-CSN) Renseignements: Jean-Pierre Larche, Communications–CSN (514) 605-0757