Notre convention collective a échu hier. Les négociations avec le gouvernement ont débuté depuis octobre dernier, avec le dépôt de nos demandes. La FSSS-CSN intègre les préoccupations de l’ensemble du personnel du réseau de santé et de services sociaux dans ses demandes.En collaboration avec les partenaires du Front commun, elles participent aussi aux négociations de la table centrale. En tant qu’infirmière, j’ai à cœur que nos demandes concernent les professionnel-les en soins et répondent à leurs besoins comme à ceux de l’ensemble du personnel du réseau.
Agir sur la charge de travail
Une des préoccupations fondamentales des travailleuses et travailleurs du réseau de santé et de services sociaux est la question de la charge de travail. Depuis trop longtemps, les compressions budgétaires ont eu pour effet d’alourdir considérablement notre travail. Pour les professionnel-les en soins comme pour plusieurs travailleuses et travailleurs, cela a voulu dire une augmentation de la cadence, mais surtout une diminution de la capacité de prendre en charge convenablement les besoins des usagères et usagers.
Nous proposons des leviers pour agir sur ce problème fondamental. C’est une question qui nous préoccupe et qui devrait préoccuper tout autant la population. À force de courir, il y a un risque de finir par en échapper.
Dans les demandes pour le secteur de la santé et des services sociaux que nous avons déposées au gouvernement, nous proposons d’introduire un mécanisme de conversion des heures. Nous voulons faire une évaluation de la structure de poste de façon périodique. L’objectif de cette mesure est de tenir compte de l’évolution de la charge de travail et d’intervenir pour assurer le bon fonctionnement des services. Cela permettrait de nous donner un moyen concret pour mieux répondre aux besoins des usagères et usagers tout en améliorant nos conditions de travail.
Notre demande de reconversion des heures est basée sur une analyse des besoins de personnel. Il faut travailler à mettre les bonnes personnes à la bonne place et s’assurer que les équipes de soins sont en nombre suffisant. En améliorant notre charge de travail, on veut offrir une prestation sécuritaire de soins pour toutes les catégories de personnes offrant des soins.
Il faut aussi viser à améliorer nos conditions de travail en augmentant les postes à temps plein pour les professionnel-les en soins. Il faut en effet revoir les paramètres de la titularisation. Il arrive trop souvent que nous n’ayons pas d’autre choix que d’avoir des postes à temps partiel. Afin d’améliorer la stabilité des équipes de soins, la reconversion des heures serait une solution de choix.
Ces enjeux font partie d’une de nos quatre cibles de la négociation sectorielle. En travaillant à améliorer la qualité de vie au travail, nous voulons intervenir en faveur des professionnel-les en soins et de l’ensemble du personnel du réseau.
Nous nous sommes assez serré la ceinture!
En Front commun, nous voulons que l’ensemble du personnel du secteur public ait un rattrapage salarial. Nous le savons, il est difficile de réussir à maintenir nos équipes stables. La charge de travail est souvent lourde et nous nous sommes appauvris dans les dernières décennies.
Si le gouvernement respecte notre travail, cela passe par une reconnaissance salariale. Pendant que nous et la classe moyenne nous nous sommes appauvris, les mieux nantis se sont enrichis. Cessons de nous laisser berner par la droite. De la richesse, il s’en crée suffisamment pour que nous prenions les moyens collectifs de financer convenablement nos services publics. Et pour avoir des services publics de qualité, il faut avoir du personnel qualifié et reconnu.
Un des plus grands défis des années à venir est de trouver un moyen de lutter contre la hausse des inégalités sociales. Dans le secteur public, nous avons un levier de choix en négociant directement avec le gouvernement. Nous pouvons partir le bal pour que la richesse de notre société soit mieux répartie. Comme nous représentons près de 75% de femmes, cela permettrait d’améliorer la condition des femmes.
Parce que comme professionnel-le en soins, nous faisons partie de la classe moyenne. Nous nous sommes assez serré la ceinture. Nous nous mobiliserons pour nos emplois! Nous nous mobiliserons pour nos services publics!
Nadine Lambert