< Retour Imprimer
    • 28 NOV 19
    Les enjeux de l’heure pour les professionnelles en soins

    Il ne passe pas une semaine sans qu’on parle de la crise qui sévit dans le réseau de la santé et des services sociaux. Et bien que la population est de plus en plus au fait de la détresse vécue par le personnel, les actions concrètes se font attendre.

    Quels sont les enjeux de l’heure pour les professionnelles en soins et comment agir pour améliorer notre sort ?

    Projet de loi 43 sur les Infirmières praticiennes spécialisées

    Le 12 novembre dernier, la commission parlementaire sur le projet de loi concernant les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) débutait afin d’analyser le projet de loi 43 modifiant la Loi sur les infirmières et infirmiers qui vise à donner plus de pouvoir aux IPS et à favoriser l’accès aux services de santé. Ce projet de loi autorise les infirmières praticiennes spécialisées à exercer trois nouvelles activités cliniques, soit diagnostiquer les maladies courantes, déterminer les traitements médicaux et effectuer le suivi de certaines grossesses.

    C’est un bon premier pas, mais il y a tout de même beaucoup de problèmes avec le projet de loi. Entre autres, l’IPS ne pourra diagnostiquer que des « maladies courantes », et la définition de celles-ci est extrêmement contraignante.

    Des représentations ont été faites par divers organismes œuvrant dans l’organisation des soins infirmiers afin de modifier ou même retirer complètement les 6 caractéristiques prévues au projet de loi définissant le concept de « maladie courante ». Tout ça dans l’objectif de s’aligner sur les autres provinces canadiennes où les IPS ont une autonomie plus grande et ainsi permettre aux pratiques d’évoluer avec le temps sans les restrictions inutiles que le PL43 met en place.

    CHU Sainte-Justine et reconnaissance de l’expérience des infirmières bachelières

    Les changements de rangements engendrés par l’adoption de la Lettre d’entente 56 ont créé une iniquité des plus injustes au CHU Sainte-Justine. En effet, cette lettre d’entente qui a été imposée a pour conséquence qu’une infirmière clinicienne embauchée avant le 2 avril 2018 recevait un salaire inférieur à celui des infirmières cliniciennes embauchées à partir du 2 avril 2018.

    Malgré plusieurs discussions avec l’employeur, ce dernier se refuse obstinément à reconnaître leur juste salaire à ces 51 infirmières.

    À la lumière de ces refus, les infirmières ont signé une lettre qu’elles ont acheminée à l’employeur et aux membres du conseil d’administration pour leur demander de mettre fin à cette injustice.

    Des infirmières cliniciennes qui ont eu le malheur d’avoir fini leur baccalauréat avant l’entrée en vigueur de la nouvelle structure salariale se voient pénalisées. Elles ont travaillé plus que leurs collègues embauchées depuis, mais elles sont moins bien payées. C’est une iniquité que le CHU Sainte-Justine doit cesser immédiatement !

    TSO

    L’éternel combat du TSO doit cesser. La ministre McCann a beau dire vouloir en venir à bout, il est indiscutable que le problème persiste et n’est pas en voie de se régler.

    Lors des dernières rencontres de planification de main-d’œuvre du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), aucun espace de discussion n’était réellement aménagé afin de proposer des solutions. Encore une fois cette année, l’absence de données sur les TSO camouflait le problème derrière des statistiques de temps supplémentaire volontaire. Le problème est devenu criant. Le temps supplémentaire est en hausse pour les professionnelles en soins, comme pour des dizaines de titres d’emploi dans le réseau. Cela ne fait qu’accentuer l’épuisement du personnel.

    Il est grand temps que le visage de ces rencontres change afin d’arriver à une solution au problème.

    Négociation du secteur public

    Voilà pourquoi la FSSS-CSN, dans son projet de demandes sectorielles déposé le 29 octobre dernier, exige que les rencontres deviennent de véritable vecteur de changement, grâce d’abord à une transparence sur l’ampleur du problème.

    L’amélioration des conditions de travail dans le réseau de la santé et des services sociaux est la seule véritable solution à la pénurie de main-d’œuvre en soins infirmiers et cardiorespiratoires, mais aussi dans l’ensemble du réseau. Les 122 solutions identifiées par les travailleuses et travailleurs du réseau et que la FSSS-CSN a présentées dans notre cahier de demandes nous permettront d’y arriver.

    Félix-Olivier Bonneville et Nadine Lambert