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    • 06 JUIN 16
    Fermeture d’une unité de débordement au Centre Jeunesse

    Le syndicat du Centre jeunesse du Saguenay Lac-St-Jean – CSN dénonce les impacts de cette décision sur les jeunes 

    En décidant de fermer l’unité de débordement, le ministère de la Santé  et des Services sociaux et par ricochet le CIUSSS du Saguenay Lac-St-Jean abandonne pour une deuxième fois en deux ans la clientèle âgée entre 9-13 ans présentant des troubles de comportement nécessitant un encadrement particulier et un hébergement spécialisé. Physiquement située au Centre de réadaptation Saint-Georges, l’ouverture de cette unité de débordement s’était révélée nécessaire afin de répondre aux besoins spécifiques de cette clientèle. Pour la CSN, cette décision démontre les effets désastreux des mesures d’austérité sur les jeunes vulnérables.

    Une fermeture causée par l’austérité

    Malgré le fait que les besoins des jeunes sont omniprésents dans la région, vendredi le 13 mai 2016, l’employeur a pris la décision de fermer de manière précipitée une unité de débordement.

    « Non seulement des jeunes y étaient encore hébergés mais nous savons que les  besoins de ces derniers nécessitaient encore les services de cette unité. De plus, nous avons aussi été informé qu’au cours des dernières semaines, des intervenants ont manifesté des besoins pour d’autres jeunes quant à ce type d’hébergement et ils se sont vu refuser l’accès et redirigés vers d’autres ressources qui ne répondaient pas aux besoins évalués des enfants », explique Nancy Poulin, présidente du syndicat.

    Les membres du syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre jeunesse du Saguenay Lac-St-Jean – CSN tiennent encore une fois à dénoncer ce type de décisions guidés par des impératifs budgétaires imposés par un ministère de la Santé et des Services sociaux qui semble se soucier très peu de l’intérêt des enfants et de leurs familles. Ils demandent aux décideurs de renverser cette décision et garantir un niveau de financement adéquat qui permettra de dispenser des services de qualité basés sur l’intérêt des enfants et non pas sur une colonne de chiffre.

    « Nous estimons qu’il est de notre responsabilité, en tant que travailleuses et travailleurs du Centre jeunesse, mais aussi en tant que citoyen, de prendre soin de ces enfants pour qui les parents n’ont pu le faire pour différentes raisons. Ne rien faire signifie pour nous d’être complice de ces décisions, ce que nous refusons ! », poursuit Nancy Poulin.

    Rappel d’une bataille pour nos services publics

    Depuis 2013, le Centre jeunesse, tel que nous le connaissions avant l’application de la loi 10, a fait l’objet de compressions budgétaires importantes de l’ordre de plus 5 millions $. Ces compressions se sont traduites par plusieurs abolitions de poste, tant dans les services internes que dans les services externes, allant jusqu’à des fermetures de services telles que celle du foyer de groupe de Roberval et celle de l’unité́ A du centre de réadaptation Saint-Georges.

    Au printemps 2014, le foyer de groupe de Roberval, qui desservait une clientèle âgée entre 9 et 13 ans et ayant des troubles de comportement suffisamment importants pour nécessiter un hébergement spécialisé, a fermé ses portes. À cette époque, au soutien de sa décision, l’employeur invoquait que les besoins des jeunes de ce groupe d’âge n’étaient pas suffisants pour continuer de garder ce foyer de groupe ouvert.

    En pleine campagne électorale, Philippe Couillard, avait saisi la balle au bond et fait de ce dossier un enjeu électoral dans sa circonscription. Un comité fut mis sur pied et le foyer de groupe a été rouvert à l’automne 2014 avec une mission différente, répondant donc à un autre type de clientèle. Évidemment, le syndicat se réjouissait de cette possibilité d’offrir des services à une nouvelle clientèle, mais demeurait convaincu que ce choix se faisait au détriment des besoins des jeunes âgés entre 9-13 ans et que de transférer cette clientèle vers des ressources intermédiaires et/ou de type familial ne répondrait pas à leurs besoins.

    Aujourd’hui, le constat est troublant puisque la majorité des jeunes dirigés vers ce type de ressources ont réintégré d’autres unités au Centre de réadaptation au cours des dernières années. Au cours des derniers mois, une forte demande d’hébergement pour les 9-12 ans a été constatée et la seule ressource en région pouvant y répondre maintenant est le foyer de groupe la Parenthèse. Malheureusement, le nombre de place disponible ne suffit pas. Comme aucune autre ressource de cette nature n’existait dans la région pour suffire à la grande demande, l’employeur a ouvert une unité de débordement au Centre de réadaptation Saint-Georges pendant près de 6 mois consécutifs. C’est cette ressource qu’il a   fermée.

    À propos du syndicat

    Le syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre jeunesse du Saguenay Lac-Saint-Jean-CSN regroupent près de 400 membres et la FSSS–CSN compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé.