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    • 29 SEP 21
    La FSSS-CSN parvient à forcer le gouvernement à créer des postes administratifs

    Le gouvernement Legault a annoncé la création de postes de personnel administratif dans son plan pour contrer la pénurie. Il s’agit d’une demande portée par la FSSS-CSN depuis de nombreuses années. Si cette victoire est à saluer, il faut maintenant mettre tous les efforts pour améliorer les conditions de travail du personnel si on veut parvenir à attirer et retenir le personnel de la catégorie 3 dans le réseau.

    Un gain signé FSSS-CSN

    Enfin ! On le dit depuis le projet de loi 100, mis en place par les libéraux, que ce n’est pas une bonne idée d’abolir des postes de personnel administratif. On a répété sans cesse que ça aurait des impacts sur les autres catégories de personnel et sur la qualité des services à la population. Le gouvernement actuel accepte enfin de nous entendre et créera 3000 postes de personnel administratif pour venir soutenir et dégager les professionnel-les en soins.

    Pour nous, c’est une grande victoire, 3000 personnes additionnelles ce n’est pas rien ! Nous avons réussi à convaincre le gouvernement qu’augmenter le personnel de la catégorie 3 est un moyen incontournable pour décharger le personnel de soins.

    Pour une réelle reconnaissance du personnel de la catégorie 3 et de l’ensemble du personnel du réseau

    Maintenant, il faudrait que le gouvernement accepte de nous entendre sur bien d’autres sujets. C’est bien beau de vouloir ajouter du personnel, mais le gouvernement réalise-t-il qu’il y a aussi une pénurie de main d’œuvre au niveau des agentes administratives et des secrétaires médicales ? Le gouvernement réalise-t-il que les 3000 postes ne se combleront pas en criant ciseau ?

    Le gouvernement sera-t-il prêt à collaborer et à écouter les syndicats sur le meilleur moyen d’intégrer ces 3000 postes afin de s’assurer de répondre aux besoins réels du terrain ? Le gouvernement a pris goût à gérer le réseau tout seul depuis le début de la pandémie. Il a l’occasion de changer de cap et d’enfin écouter le personnel et les syndicats.

    L’enjeu de la formation

    Le gouvernement dit qu’il veut mettre en place une formation de type Attestation d’études professionnelles (AEP) pour former 3500 personnes. C’est bien de former rapidement 3500 personnes à court terme, mais nous espérons que la partie patronale prendra le temps d’échanger avec notre organisation pour mettre en place les conditions gagnantes suite à l’ajout de ce personnel  Il faut aussi s’assurer que la formation abrégée permette à la relève d’avoir tous les outils pour venir prêter main-forte et que des mécanismes de reconnaissance des acquis soient mis en place pour leur permettre de continuer leur formation une fois au travail.

    Le ministère de l’Éducation, de son côté, est en train d’abolir la formation à trois volets de spécialisation de techniciennes et techniciens en bureautique. Est-ce que la main gauche parle à la main droite ? Saviez-vous que le gouvernement a déjà tous les outils nécessaires pour voir venir les pénuries et planifier les formations ? Il s’agit des rencontres de Planification de la Main d’œuvre. Bien que les syndicats y soient invités, leur avis n’est jamais pris en compte et l’information ne nous est pas donnée pour nous aider à planifier les besoins pour le futur. Depuis le temps qu’on voit venir les départs à la retraite, qui peut dire qu’il ne pensait pas que ce serait si problématique ?

    Pour une vision globale pour tout le monde

    Le réseau de la santé et des services sociaux a été malmené pendant plusieurs années et nous l’avons « eu dans la face » pendant la pandémie. Un système ne peut pas fonctionner à 100 % de sa capacité à temps plein, ça ne permet pas de répondre aux urgences et aux débordements ponctuels. Il faut se donner la marge de manœuvre nécessaire, il faut laisser le monde respirer un peu. Il faut se donner de bonnes conditions de travail, et ce, dans toutes les sphères du réseau. Ce ne sont pas que les PAB, les ASSS et les infirmières qui croulent sous la pression. Ça prend une vision globale et une meilleure collaboration.

    S’il veut régler la crise du manque de personnel dans le réseau, le gouvernement doit se mettre à l’écoute. Il faut que tous soient partie prenante dans la mise en place de cet ajout de personnel. Nos membres nous parlent, nos syndicats nous parlent. Ce sont eux qui vivent tous les jours la réalité du terrain, ils sont au fait des problèmes et ils ont des idées. Pourquoi ne pas les écouter ?