La semaine dernière, la FSSS-CSN a adopté un plan d’action musclé pour mettre à mal l’austérité libérale qui s’attaque à nos services publics. Ce plan d’action vise à informer et à mobiliser nos membres et la population à la défense de nos services publics. Et pour nous, il s’agit aussi bien de mener la bataille pour un réseau public de santé et de services sociaux, que de défendre le réseau de services de garde à l’enfance.
Des politiques familiales à valoriser
Parmi les ballons d’essai lancés dans toutes les directions par le gouvernement Couillard sont venues certaines idées touchant les politiques familiales québécoises. Il est étrange de constater que ce gouvernement puisse les remettre en question, alors qu’elles font l’envie des autres provinces canadiennes. Les élections fédérales approchent et on discute ces derniers temps de l’instauration d’un programme pancanadien de services de garde, qui s’inspire beaucoup du modèle québécois.
Dans le mémoire que la FSSS a déposé dans le cadre des travaux de la Commission de révision permanente des programmes, nous avons expliqué pourquoi il faut défendre le réseau de services de garde.
La fin de l’universalité des services de garde à contribution réduite constitue un bel exemple d’une mesure qui ferait reculer le Québec plutôt que de le faire avancer. En effet, on ne peut nier que tout frein à l’accès à ces services entraînerait des répercussions négatives sur la réussite scolaire des enfants québécois, favorisant du même coup l’accroissement des inégalités sociales. En effet, les inégalités prennent racine dans les toutes premières années de la vie et il existe un consensus scientifique à l’effet que les premières expériences éducatives jouent un rôle décisif sur le développement des enfants[1].
Et quand on parle de frein à l’accès, on parle autant d’augmenter les tarifs des services de garde que de s’en prendre au Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Les politiques familiales québécoises permettent de miser sur l’égalité entre les hommes et les femmes et sont d’excellentes mesures de conciliation travail-famille.
Un autre effet négatif de coupes dans les services de garde serait le retrait de nombreuses femmes du marché du travail. En effet, il ne fait pas de doute que les services de garde à contribution réduite ont un impact positif sur le taux d’activité des femmes et sur les revenus de l’État, ce qui contribue à équilibrer le budget du Québec. Plus de 70 000 mères ont pu détenir un emploi grâce à ce programme, ce qui représente une majoration de 5 milliards de dollars du PIB québécois[2]. Sans conteste, ce programme est rentable pour le Québec.
Il est irresponsable de présenter ces services uniquement en termes de coûts, alors que l’éducation de nos enfants représente sans conteste le meilleur investissement que nous puissions collectivement faire.
Les alliances les plus larges possible
La FSSS mènera donc la bataille dans les prochains mois pour assurer le maintien et le développement du réseau de services de garde. Et nous ne serons pas seuls! Un autre élément fondamental du plan d’action de la FSSS est de constituer les alliances les plus larges possible pour défendre nos services publics.
Dans les services de garde, nous le ferons avec toutes les organisations et les citoyennes et citoyens qui voudront mettre de l’avant ce réseau qui a fait ses preuves.
C’est pourquoi nous n’avons pas hésité à nous allier à l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) dans sa démarche de défense du réseau. Dans une lettre ouverte, nous défendons ensemble les politiques familiales québécoises.
Il faut opposer à l’austérité libérale une vision de société qui propose autre chose que de couper systématiquement dans les dépenses. La politique familiale québécoise est un succès : elle fonctionne d’un point de vue économique et elle est une richesse pour nos enfants.
Il n’y a aucune raison de la remettre en question.
Et c’est pourquoi nous vous invitons à défendre cette richesse collective avec nous!
[1] http://www.frqsc.gouv.qc.ca/upload/capsules_recherche/fichiers/capsule_63.pdf