La FSSS-CSN est impliquée dans les projets d’optimisation depuis 2008. La Fédération remarque depuis un certain temps que plusieurs projets d’optimisation ne répondent aucunement à la nécessité d’améliorer l’accès aux services de santé tout en maintenant les conditions de travail et la qualité de ces services. C’est pourquoi elle s’est engagée dans l’action pour s’assurer que lorsque l’on parle d’organisation du travail, on se lance dans une voie où la partie syndicale est partie prenante et où la qualité des services n’est pas atteinte.
La Fédération a d’ailleurs fait parvenir une lettre au nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, lui demandant d’intervenir pour rétablir la situation. Le ministre s’est montré préoccupé par certains projets en cours actuellement par une déclaration lors du congrès de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec cette semaine. Nous sommes persuadés que comme nous, il conviendra que l’optimisation ne doit pas se faire sur le dos des patientes et patients du réseau de santé et de services sociaux. C’est pourquoi nous nous attendons à ce qu’un réalignement soit fait dans ce dossier.
Les agissements de certaines firmes privées, comme Proaction, est des plus inquiétants. En effet, les seules solutions de ces firmes résident dans le minutage et dans l’accentuation de la productivité, en ne tenant pas en compte la donne la plus fondamentale de notre travail : nous intervenons auprès d’êtres humains et non pas dans une usine. Il est absolument impossible d’importer des techniques de minutage du milieu industriel sans compromettre la qualité des services et la charge de travail. Pourtant,plusieurs employeurs de CSSS, dont le CSSS de la Vieille-Capitale, le CSSS de Québec-Nord, le CSSS d’Ahuntsic et Montréal-Nord, le CSSS Jeanne-Mance, le CSSS Bordeaux-Cartierville-St-Laurent et le CSSS Cavendish utilisent les services de cette firme de gestion des ressources humaines et de la productivité avec l’aide financière de leurs agences régionales respectives.
À cet effet, les syndicats membres de la FSSS-CSN entreprennent actuellement des actions pour dénoncer les projets d’optimisation ne misant que sur la productivité et laissant dans l’ombre la nécessaire qualité des services offerts à la population.
Le 29 octobre dernier, le syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS d’Ahuntsic et Montréal-Nord – CSN a participé à une action en intersyndicale visant à mettre en lumière les dangers que représentent de tels projets, entrepris dans ces cas par la firme privée Proaction.
Par exemple, le personnel se voit imposer des limites de temps pour traiter ou soigner des patients, souvent dans un état de vulnérabilité. Le « modèle » Proaction, calqué directement sur celui d’une chaîne de montage, impose des cadences irréalistes au personnel, sous le prétexte d’augmenter la productivité. Le personnel du CSSS veut offrir les meilleurs services et les meilleurs soins à la population. Dans les circonstances actuelles, il devient de moins en moins possible de réaliser cet objectif.
Voici un article faisant mention de l’action intersyndicale au CSSS d’Ahuntsic et Montréal-Nord.
Dans la région de Québec, les syndicats CSN s’activent aussi pour faire reculer un projet d’optimisation touchant le soutien à domicile. C’est avec un concept rappelant les chaînes de montage que les salarié-es du CSSS Vieille-Capitale se mobilisent pour stopper la mise en place de la « gestion du contrôle de la performance » imposée par leur établissement en collaboration avec la firme privée Proaction. Dans les suites d’un contrat de près d’un million de dollars octroyé à cette firme, le CSSS entend imposer un virage radical dans les façons d’offrir les services de soutien à domicile, guidé par des critères de productivité appliqués aux chaînes de montage en usine.
Le 1er novembre, des membres des trois syndicats représentant l’ensemble du personnel (FIQ, FP-CSN, FSSS-CSN) se présenteront au conseil d’administration de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale ainsi qu’au conseil d’administration du CSSS Vieille-Capitale afin de réclamer un changement de cap. Ceux-ci veulent faire comprendre aux dirigeants que les salarié-es ne peuvent plus assumer seuls la qualité des services dans un contexte notoire de sous-financement du soutien à domicile.
Voici un article paru dans Le Devoir sur les actions syndicales à Québec.