Heureux de la réponse des citoyennes et des citoyens de Témiscaming, de Kipawa et des municipalités avoisinantes lors de la manifestation du 13 janvier dernier, le syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de santé et de services sociaux de Témiscaming-Kipawa affilié à la CSN considère que le ministre de la Santé et des services sociaux, Yves Bolduc, priorise l’intérêt du gouvernement au détriment de la population, de dire Julie Gauvreau, présidente du syndicat du CSSS.
« Pourtant, il n’y a pas si longtemps (2003), ce même gouvernement avait exempté des fusions d’établissements le CSSS dans le cadre de la loi 25. Pourquoi? Justement pour tenir compte d’une réalité particulière de la population de Témiscaming : le canal de services à proximité avec North Bay, les liens avec les communautés autochtones d’Eagle Village et Wolfe Lake, quant à l’importance des communications linguistiques et l’efficacité dans les prestations de services offerts par le Centre de santé », de rappeler la présidente du syndicat. « Ces arguments, ce sont les leurs », ajoute-t-elle. « À ce que je sache, elles sont toujours présentes. »
Des pertes de services potentielles
« Nous sommes convaincus que la population en paiera le prix ». Dans son envoi du 16 décembre dernier, l’Agence de la Santé indique que la décision du ministre n’a pas pour objet de compromettre l’offre de services. Cependant, il y est aussi inscrit qu’une fois faite (la fusion administrative), cela permettra à l’établissement d’analyser de nouvelles façons de dispenser les soins. Déjà au Centre de santé du Lac Témiscamingue à Ville-Marie, la directrice, Mme Bérubé (dans un article de la Frontière du 12 janvier 2011), indique qu’il n’est pas toujours évident de fournir à la clientèle les services spécialisés sur place. Madame Bérubé précise que le recrutement des médecins et des spécialistes constitue toujours une difficulté.
« Vous comprendrez qu’on a de quoi s’inquiéter », d’ajouter Mme Gauvreau. Passer à Ville-Marie pour recevoir un papier médical nous référant à des centaines de kilomètres alors que nous avons accès à ces services à 45 minutes de chez nous, c’est inacceptable… »
Derrière la fusion : des compressions budgétaires
De son côté, le président du Conseil central, affilié à la CSN, reconnaît bien la façon de faire du gouvernement. Après maintes lois passées sous le bâillon, voilà une décision majeure prise par le ministre Bolduc qui risque d’affecter inévitablement la population de Témiscaming et les communautés avoisinantes.
« Les efforts d’optimisation auxquels fait référence le ministre ne sont en fait qu’une récupération financière pour le gouvernement et une augmentation fiscale refilée à ces citoyennes et citoyens. Un changement majeur sans aucune consultation comme ils ont pris l’habitude de le faire », poursuit le président Donald Rheault. « Nous mettrons les énergies nécessaires pour supporter le syndicat du CSSS de Témiscaming et Kipawa-CSN et invitons les maires des villes de Témiscaming et de Kipawa, de même que les chefs des communautés d’Eagle Village et de Wolfe Lake à exiger des réponses à leurs questions ainsi que des garanties quant à la dispensation des services de proximité pour leurs populations », indique Donald Rheault.
« Vous l’avez démontré jeudi dernier, vous étiez toutes et tous présents lors de la manifestation, accompagnés de plus de 200 personnes et ce, sans même avoir eu le temps d’en faire la promotion et c’est tout à votre honneur ».
Si ce gouvernement se complaît à dire qu’il a les deux mains sur le volant, vaut mieux sortir de ce véhicule et MARCHER pour protéger la population. « Témiscaming-Kipawa doit sauvegarder sa santé », de conclure Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec-CSN.
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Source : CCATNQ-CSN