Des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais ont organisé une parade aujourd’hui dans les rues de Gatineau pour dénoncer le peu de progrès intervenu en négociation pour améliorer les conditions de travail du personnel et les services à la population. Malgré des dizaines de rencontres de négociation à différentes tables, où de multiples pistes de solutions lui ont été présentées, le gouvernement refuse toujours d’améliorer les conditions de travail dans le réseau. Pourtant, si on doit retenir une leçon de la pandémie, c’est que le sous-financement des services et la centralisation à outrance des établissements ont laissé le réseau bien mal préparé pour répondre à la crise.
« Le discours que tient le premier ministre Legault à la table de conférence de presse est à des années-lumière du discours que ses porte-parole nous tiennent aux tables de négociation, déplore le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley. En négociation, tout ce que le gouvernement cherche, c’est d’imposer de nouveaux reculs aux conditions de travail du personnel. Il se comporte comme si, pour remplir pleinement sa mission, le réseau n’avait besoin que de s’occuper des conditions de deux ou trois titres d’emploi. C’est absurde. Il y a dans ce réseau des dizaines de milliers de personnes qui ne sont pas reconnues à leur juste valeur. À titre d’exemple pensons à tout le personnel qui assure l’hygiène et la salubrité dans les établissements ou encore aux secrétaires médicales dont le travail est indispensable dans la grande chaîne des soins et services. C’est la raison principale qui explique que les établissements n’arrivent pas à combler leurs besoins en main-d’œuvre ni à la stabiliser ».
« Pendant trop longtemps, les gouvernements qui se sont succédé ont ignoré les cris du cœur lancés par les salarié-es, poursuit la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de l’Outaouais, Josée McMillan. Si l’État a déjà été considéré comme un employeur modèle, ce n’est certainement plus le cas aujourd’hui. Pour un même travail, l’État verse dorénavant 9,2 % de moins en rémunération globale que ce qui est versé ailleurs dans la société. Pas étonnant que de plus en plus de personnes choisissent de quitter le réseau, que de moins en moins de personnes choisissent d’y débuter une carrière. Ce phénomène est encore bien pire dans notre région, car dans la province voisine, les salaires de nombreux titres d’emploi sont beaucoup plus intéressants qu’au Québec. Il n’y a pas 30 000 solutions : il faut augmenter les salaires de façon significative, en particulier pour celles et ceux qui gagnent le moins, c’est pourquoi nous revendiquons des augmentations de salaire en montant fixe pour tous les salarié-es ».
« Il faut aussi s’occuper des conditions de travail, poursuit-elle. On assiste actuellement à une flambée de l’épuisement chez les salarié-es, à cause des surcharges de travail. On note une augmentation des démissions. Le CISSSO n’arrive plus à attirer le personnel dont il a besoin, dans de nombreux titres d’emplois comme les préposé-es aux bénéficiaires ou les agentes administratives, parce que les conditions de travail ne sont pas concurrentielles. Il faut absolument corriger le tir, et ce, sans attendre ».
Revendications
En négociation, la FSSS-CSN représente plus de 100 000 salarié-es du réseau de la santé et des services sociaux, dans toutes les catégories de personnel, partout au Québec. La FSSS-CSN revendique notamment :
- L’élimination des surcharges de travail et des ajouts de personnel;
- La pleine reconnaissance pour de nombreux titres d’emploi;
- Des mesures structurantes en santé et sécurité du travail, le milieu étant parmi ceux qui sont le plus à risque au Québec;
- Des mesures favorisant la conciliation famille-travail-études;
- Des mesures d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre.
En outre, de concert avec les autres fédérations du secteur public CSN, la FSSS-CSN revendique un coup de barre en ce qui a trait aux salaires. La CSN réclame notamment des augmentations de salaire en montant fixe qui viendront aider particulièrement celles et ceux qui gagnent le moins.