Cette semaine dans Le Devoir, Paul Chamberland parlait de l’obligation des gouvernements de « protéger les faibles contre la tyrannie des forts ». Force est de constater que le gouvernement Couillard fait le contraire. Il est actuellement en guerre contre tout mouvement qui conteste sa vision politique et ses actions. Si nous en doutions, mercredi matin il nous a reconfirmé ses intentions. Il nous a confirmé encore une fois qu’il a l’intention de ne prendre aucun prisonnier! Après la réunion avec le conseil de ministres, le ministre des Affaires municipales a fait une déclaration de guerre au monde municipal.
Le gouvernement est prêt à prendre tous les moyens pour écraser toute forme de contestation. Il s’en prend au monde municipal, de même qu’aux mouvements progressistes qui s’opposent à son plan d’austérité.
Un gouvernement bulldozer qui n’a aucune légitimité
C’est précisément dans ces moments que la population doit se poser des questions. Rappelons-nous que ce gouvernement avait promis de faire un large dialogue social avant d’appliquer ces mesures. Il s’est présenté en élection faisant la promesse d’être transparent. Comment expliquer alors la quantité de menaces à tout le monde qui conteste ses agissements et ses politiques? D’autant plus qu’il n’avait pas annoncé ce programme d’austérité lors de la campagne électorale il y a 8 mois.
Pourquoi ce gouvernement ne connait que la confrontation pour imposer sa volonté? Doit-on le laisser aller sans dire un mot?
Oser contester les positions de ce gouvernement vient par contre avec un prix. Nous devons absolument dénoncer les menaces qu’il lance aux différents groupes qui ont un point de vue différent du sien. Pensons par exemple au ministre Barrette qui a menacé sans nuance les gestionnaires du réseau de la santé qui n’embarquent pas dans sa réforme.
Au congrès de l’AQESSS en mai dernier, il a déclaré :« Sous ma gouverne, le ministère de la Santé aura une position plus interventionniste que par le passé. Je ne vous annonce pas l’apocalypse, je vous annonce un changement de direction claire. Soit vous allez dans notre direction, soit il y aura des conséquences »,
Une fois la menace annoncée, le ministre veut se donner les moyens d’exécuter ses menaces en s’octroyant tous les pouvoirs sur les conseils d’administration, ainsi que sur la haute direction des futurs CISSS. Je comprends très bien qu’il n’est pas facile pour les directions de remettre en question leur gagne-pain, même s’ils voient bien que la proposition Barrette n’a aucun sens pour le réseau de la santé et des services sociaux.
Et que dire de la « consultation » avec la commission Robillard, où les dés étaient clairement pipés d’avance. Le gouvernement ne présente qu’un côté de la médaille. Il fait un portrait apocalyptique des finances publiques et n’en a que pour les coupes de services et les hausses de tarifs pour la classe moyenne et les plus démunis.
Le gouvernement fera tout pour nous faire croire que la résistance est inutile et que nous n’avons pas le choix de nous serrer la ceinture. Pourtant, je vois bien que de moins en moins de personnes achètent ce discours et que la résistance s’organise de plus en plus.
Organiser la résistance
Je refuse de croire que la majorité de la population du Québec apprécie sa politique de confrontation constante. Il y en aura certainement pour appuyer la stratégie frontale du gouvernement. Enfin quelqu’un qui met ses culottes, diront-ils.
Je sais qu’il y en aura plusieurs pour espérer que le gouvernement écrase les syndicats. Le gouvernement ne laisse rien au hasard sur cette question. Il va tout faire pour diviser les syndicats, particulièrement les syndicats dans la santé et les services sociaux. Ça va être difficile d’éviter les pièges qu’il va nous mettre dans les pattes. J’espère qu’on va trouver des moyens d’éviter ses pièges et de montrer un front uni face à la confrontation libérale. Le gouvernement sait que s’il est capable de diviser les syndicats, il va être plus facile d’écraser tout mouvement de résistance par la suite. C’est pour ça qu’il a commencé par les gestionnaires, suivi des municipalités. C’est maintenant le monde syndical qui est le prochain sur la liste.
Je suis convaincu que nos membres veulent qu’on évite à tout prix ce piège du gouvernement. Lors de notre réunion provinciale de la semaine dernière, quelque 400 délégué-es nous ont demandé de tout faire pour garder les yeux sur la sauvegarde d’un réseau de la santé, des services sociaux, ainsi que sur le réseau des services de garde. Ils veulent à tout prix qu’on maintienne la qualité et l’accessibilité de ces réseaux.
Nous devons donc préparer une réponse à la déclaration de guerre du gouvernement Couillard. Il y a beaucoup de groupes communautaires, d’associations étudiantes, de syndicats et de citoyens et citoyennes qui attendent un leadership pour contester la direction dans laquelle ce gouvernement veut nous mener. J’espère que l’ensemble des syndicats dans la santé va faire partie de ce leadership. À la FSSS, nous sommes déterminés à faire partie de la solution pour refuser l’austérité.