Dans une décision tranchante, le Tribunal administratif du travail (TAT) remet à sa place le gouvernement, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé et ses négociateurs, en trouvant ces derniers coupables de négocier de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales. Le TAT, dans son jugement rendu hier, impose des dommages punitifs exemplaires de l’ordre de 45 000 $ par organisation syndicale, pour un total de 315 000 $.
Les organisations syndicales avaient déposé des plaintes pour donner suite à l’imposition de mesures COVID par directives ministérielles unilatérales venant modifier les conditions de travail entravant ainsi le travail de représentation syndicale.
« Après avoir fait plusieurs déclarations antisyndicales dans les derniers jours, le gouvernement Legault se fait taper sur les doigts en pleine période de négociations. Les organisations syndicales en santé et services sociaux invitent le gouvernement à changer d’attitude et appellent ce dernier à mieux collaborer afin d’offrir de meilleures conditions de travail et salariales aux travailleuses et travailleurs des services publics » lancent d’une seule voix Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP-CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) et Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
En modifiant unilatéralement les conditions de travail du personnel sans négociation avec les organisations syndicales, le gouvernement a, une fois de plus, fait de l’entrave syndicale. Dans sa décision, le TAT déplore un « un irrespect total du processus de négociation collective » et « une attitude délinquante » du ministre de la Santé, de ses négociateurs et de son ministère. En plus des dommages punitifs, le TAT force le MSSS à afficher la décision en ligne, mais surtout à cesser d’entraver les activités syndicales et de négocier de mauvaise foi. Rappelons que le gouvernement n’en est pas à sa première condamnation. Des décisions récentes du TAT ont déjà reconnu ses entraves syndicales et sa négociation de mauvaise foi.
« Qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement comprenne que ce n’est pas en agissant seul qu’il va arriver à améliorer les conditions de travail pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux? Le gouvernement n’est pas au-dessus des lois. Non seulement il refuse d’écouter les solutions proposées par le personnel en négociation, mais, maintenant, c’est le tribunal qui lui envoie un message clair et le ramène à l’ordre. Il est grand temps qu’il se montre ouvert aux solutions proposées par les représentants syndicaux qui sont d’ailleurs la voix des membres qu’ils et elles représentent », de conclure les organisations syndicales.
Government found guilty again of bad-faith bargaining and interference in union activities
In a caustic decision handed down yesterday, the Administrative Labour Tribunal (TAT) has put the government, health and social services Minister Christian Dubé and his negotiators in their place by finding them guilty of bad-faith bargaining and interference in union activities. The TAT (Tribunal administratif du travail) is imposing exemplary punitive damages of $315,000, or $45,000 for each union.
The unions had filed complaints when the government used ministerial directives to unilaterally impose COVID measures that modified working conditions in a way that interfered with their work of representing union members.
“The Legault government has been making anti-union statements for the past few days, and now it’s being rapped over the knuckles in the middle of bargaining talks,” said union spokespersons, speaking with one voice. “Health and social service unions invite the government to change its attitude. They are calling on it to be more cooperative and offer better working conditions and pay to women and men employed in public services,” added FSSS-CSN president Réjean Leclerc, FP-CSN first vice-president Jessica Goldschleger, APTS first vice-president Josée Fréchette, FSQ-CSQ president Isabelle Dumaine, SQEES-FTQ president Sylvie Nelson, Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-CUPE Québec) president Maxime Ste-Marie, and FIQ president Julie Bouchard.
The government was interfering once again with union activities when it unilaterally changed employees’ working conditions without negotiating with unions. The TAT decision is sharply critical of the “total disrespect for the collective bargaining process” and “delinquent attitude” displayed by the health minister, his negotiators, and his ministry. The TAT is requiring the MSSS to pay punitive damages, but also to publish the decision online and, especially, to stop bargaining in bad faith and interfering with union activities. This is not the first time the government has been found guilty in this respect. Its bad-faith bargaining and interference in union activities have been recognized by the TAT in other recent decisions.
“What will it take for the government to understand that it will never be able to provide better working conditions for health and social service employees by acting on its own?” said the spokespersons. “The government is not above the law. Not only has it been refusing to listen to our negotiators’ solutions, but now, the court is sending a clear message and bringing it back to order. The government needs to show that it’s willing to consider solutions put forward by union representatives, who speak on behalf of the members they represent.”