Après avoir adopté le projet de loi 10 sous bâillon, qui viendra bouleverser le réseau de la santé et des services sociaux, après avoir proposé un gel salarial et des reculs majeurs en matière de retraite et de droits parentaux, voilà que le gouvernement poursuit dans la même veine en voulant s’attaquer à une multitude de conditions de travail du personnel du réseau. Ce réseau, composé majoritairement de femmes, se trouve donc sous attaque du gouvernement Couillard. En s’en prenant aux services publics, ce gouvernement s’en prend aux femmes qui y travaillent au quotidien.
Les demandes patronales auraient pour effet de modifier en profondeur les conventions collectives et d’entraîner plusieurs reculs pour les travailleuses et travailleurs. Rien n’est épargné par la partie patronale : il attaque entre autres la disponibilité et la mobilité des travailleuses et des travailleurs; les mesures d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre; les primes et les congés existants et l’assurance-salaire.
D’autres cibles d’attaques sont prévues, car le gouvernement précise peu à peu ses intentions. En droite ligne avec le projet de loi 10, il veut forcer la disponibilité et la mobilité de la main-d’œuvre sans toutefois prendre en compte que son personnel est composé en majorité de femmes. En plus, il ne donne aucune réponse aux problèmes de conciliation famille-travail-études. Pourtant, nous avons tant besoin de solutions pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel et pour mieux aménager notre travail avec nos autres responsabilités.
Ce gouvernement n’a de plus aucune volonté de réduire la privatisation et la sous-traitance qui coûtent de plus en plus cher et qui nous coupent de plus en plus de l’expertise publique nécessaire pour donner les meilleurs services. Il refuse aussi de trouver des moyens pour améliorer notre qualité de vie au travail, alors pourtant que les cas de détresse au travail augmentent de plus de plus. Nous remarquons aussi une volonté claire du gouvernement de vouloir affaiblir les syndicats en nuisant à notre capacité de défendre les membres.
L’austérité jusque dans le milieu de travail et les femmes sont principalement touchées
Les femmes sont une fois de plus la cible du gouvernement et ce sont particulièrement elles qui sont attaquées par les mesures d’austérité. Elles la subissent déjà comme citoyennes et elles sont de plus ciblées par les reculs du gouvernement comme travailleuses. Il est clair que le gouvernement veut diminuer les conditions de travail pour des objectifs comptables sans égard aux services à la population et à nos conditions de travail.
Cette semaine en conseil fédéral, la FSSS-CSN invitera ses syndicats à dénoncer ses offres méprisantes et à sensibiliser les membres pour poursuivre la mobilisation.
Nous vivons au quotidien au cœur du réseau de la santé et des services sociaux, nous y travaillons, nous y gagnons notre vie, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à offrir des services à la population qui en a grandement besoin. Tout ce que l’on reçoit du gouvernement, c’est un mépris sans nom. Face à nous, nous avons un gouvernement qui n’hésite pas à attaquer la démocratie et à rabaisser les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. Et ça, jamais nous ne l’accepterons !
Josée Marcotte